Comment gérer un collègue tire-au-flanc ?

Sylvie Laidet-Ratier

Il traîne des pieds ou pointe aux abonnés absents dès qu’il s’agit de bosser. Quelle que soit sa technique, il est fidèle à sa devise : moins j’en fais, mieux je me porte. Nos conseils pour le remettre au boulot (presque) illico.

Le reconnaître

Les signes extérieurs des tire-au-flanc ? Le plus évident est qu’on les croise sans cesse dans le couloir, à la machine à café ou en bas de l’immeuble en train de fumer, ou de tenir le crachoir aux fumeurs. D’autres cachent mieux leur jeu en pratiquant l’évitement ou  en se déclarant systématiquement incompétents dès qu’on leur propose une mission qui sort un peu de leur job habituel. Ils sont peu disponibles et clament haut et fort (et fréquemment) qu’ils sont surchargé de boulot. Voilà pour le portrait-robot. Reste à les gérer.

Ne pas s’énerver

Face à tant flemmardise, le premier réflexe est parfois de s’énerver. Mauvaise idée. Celui qui joue de sa force d’inertie aura tendance à en rajouter s’il sent qu’il vous énerve. Donc, gardez votre calme. Ne criez pas ! Au risque de passer pour l’hystérique de service.

Lister des reproches factuels 

« Il faut recadrer la personne sur la base d’éléments factuels constatés par vous mais aussi, par d’autres. Par exemple : je constate et avec moi le reste de l’équipe, que tu quittes toujours la réunion du vendredi avant la fin. L’idée est de recueillir sa réaction en le mettant devant les faits accomplis », explique Alexandre Dubarry, dirigeant fondateur du cabinet de conseil en implication Quatre Epices. Avancez des chiffres, des dates, des heures, etc., sans jamais tomber dans l’affectif. Il pourrait vous reprocher de ne pas l’aimer.

Le valoriser 

S’il traine des pieds c’est peut-être parce qu’il ne comprend pas sa valeur ajoutée dans l’organisation, qu’il n’a pas d’objectif clair. Donc à vous de le faire se sentir indispensable en activant des techniques d’engagement. Démontrez lui concrètement quel est son intérêt à accepter cette mission, à tenir ses objectifs, même mieux, à les dépasser.

Jouer avec le public

Profitez par exemple d’une réunion pour valider officiellement sa prise en charge d’un dossier. « En s’engageant devant plusieurs personnes, il lui sera, par la suite, plus compliqué de se rétracter », argumente l’auteur de Comment dire à un collègue qu’il sent mauvais sous les bras (Leduc.S, 2012). De même, confiez-lui des projets à haute visibilité. Pris sous le feu des projecteurs, il lui sera alors impossible de se défiler.

Le contrôler (modérément)

On pourrait penser que renforcer les contrôles sur le boulot de ce type de personnage est efficace. En fait… non. « Certes, il faut faire des points d’étape réguliers avec lui mais ne jamais l’infantiliser. Conservez un cadre relativement souple et surtout, gardez du mou dans l’hypothèse où la situation viendrait à empirer», conclut Alexandre Dubarry. 

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

Vous aimerez aussi :