Expatriation : moins d'avantages mais plus d'élus

Sébastien Tranchant

L'expatriation classique comme on l'a connue il y a quelques années cède la place à d'autres formules de départ, moins coûteuses mais plus répandues. Eclairage de Ghislain de Rengervé, directeur associé de Helma international, un cabinet spécialisé dans les questions de mobilité internationale.

Les formules d'expatriation ont-t-elles changé depuis quelques années ?

La mobilité internationale a évolué. Les formes d'expatriation se sont multipliées. L'expatriation « classique » accompagnée d'avantages conséquents (addition de primes, compensation fiscale, aide au déménagement...) est plus ou moins utilisée selon les entreprises. La tendance est aux formules allégées accessibles à tous. Les possibilités d'exercer son métier à l'étranger s'ouvrent à un public plus jeune, moins gourmand en avantages divers et rémunération.

Des formules allégées, c'est-à-dire ?

Elles sont très variées et mais l'option du « contrat local » dans une filiale ou chez un prestataire est majoritairement choisie parce qu'elle offre davantage de souplesse à l'entreprise. Par exemple sur les modalités du retour. Contractuellement, le salarié n'a plus de lien avec la société d'origine, les obligations juridiques sont moins importantes. Le salarié n'est pas pour autant abandonné : le « contrat local » se négocie souvent en « contrat local + » qui garantit un niveau de vie similaire à celui du pays d'origine, la préservation du régime de sécurité sociale, etc.

Le phénomène d'immigration de travail modifie-t-il les comportements des DRH ?

Bien-sur. Une entreprise internationale ne peut, aujourd'hui, se limiter à un recrutement national. Le développement des compétences dans les pays émergents change fondamentalement la donne. Dans un marché globalisé, il est indispensable de se constituer un vivier de compétences internationales. Les schémas sont très différents d'une entreprise à l'autre. Mais il arrive souvent qu'après avoir recruté de jeunes talents étrangers, ils soient formés en France puis renvoyés dans leur pays d'origine pour y développer de nouveaux marchés.

Sébastien Tranchant
Sébastien Tranchant

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