Fonctionnaire : le filon pour faire une belle carrière !

Tiphaine Réto

Exit l'image du fonctionnaire monolithique, aussi empoussiéré que le porte-manteau de l'entrée. Dans la Territoriale, le cadre est dynamique et gère désormais sa carrière avec autant de soin que dans le privé.

Voici les astuces pour gravir au plus vite les échelons avec Julie Mathieu, directrice du pôle consultant de Light Consultants.

Les concours, la voix royale

C'est le moyen historique pour changer de grade. Mais c'est celui qui, curieusement, est aujourd'hui parfois mis de côté. « Certaines personnes se retrouvent à des niveaux de responsabilité importants, comme une direction générale, mais ont conservé un grade et un statut d'attaché parce qu'il ont négligé les concours. »

Un oubli qui peut vite devenir handicapant. « Quand ils veulent changer de villes ou de collectivités, ils ne peuvent pas parce qu'ils n'ont pas le statut qui correspond à leurs compétences. » Et n'imaginez pas sauter d'un coup tous les échelons : les concours de la fonction publique répondent à des règles très précises. Vous devez notamment attendre un certain nombres d'années avant de pouvoir changer de grade.

La méritocratie toujours à l'honneur

Elle est de plus en plus à l'honneur dans le secteur public. « Quelqu'un qui travaille bien sera forcément remarqué et on fera tout pour essayer de le conserver dans la collectivité. » N'hésitez donc pas à jouer avec les ficelles. « Quand les meilleurs annoncent qu'ils partent, certaines collectivités leur proposent d'emblée augmentation de salaire et évolution de carrière. »

La mobilité, la vraie carte à jouer

« Aujourd'hui, le cadre fait sa carrière par la mobilité, promet Julie Mathieu. Et c'est le meilleur moyen d'acquérir des compétences. » Changer de territoire, changer d'administration, voire même tenter sa chance dans le parapublic seront autant d'atouts pour progresser au plus vite.

« Il faut construire sa carrière en enrichissant son CV d'une multitude d'expériences. Après, c'est comme partout : il faut rester cohérent. » Sachez quand même doser votre bougeotte et évitez les sauts de puce de deux ans à droite à gauche. « C'est comme partout : on a tendance à penser que la personne manque de stabilité et qu'elle ne prend pas le temps de faire fructifier ses compétences. »

Le bon appui des cabinets de recrutement

Inévitable, désormais, dans la Fonction publique. « Les métiers se sont considérablement professionnalisés. On ne regarde plus votre grade pour vous muter quelque part, mais vos compétences. » Un directeur financier se doit d'être aussi pointu sur les comptes prévisionnels ou les emprunts d'une ville que dans le privé. Voire plus puisqu'il aura souvent à justifier ses choix auprès du contribuable. « Du coup, depuis 5 ans, on sent vraiment cette tendance à se tourner vers les cabinets dès qu'il y a un poste important à attribuer : les recruteurs veulent être sûrs de leur choix et préfèrent enrichir leur panel des candidats de nos bases de données. »

La chance d'une formation continue

« Ca a toujours été l'un des grands points forts de la Fonction publique. On vous laisse le temps de vous former pour pouvoir mettre toutes les chances de votre côté pour évoluer. » Nombreux, donc, sont les cadres du public qui reprennent un master pour se mettre à jour dans leurs connaissances ou ceux à qui l'on dégage du temps pour préparer au mieux les concours.

L'inévitable réseau à tisser

Il faut savoir être là où il faut au bon moment. Et pour être au courant d'une opportunité, il n'y a rien de mieux que le réseau. « Il y a beaucoup de clubs par grade ou par fonction. Le club des administrateurs ou celui des DRH de ville par exemple... Il ne faut bien évidemment pas passer à côté. » Soyez présent aux conférences, aux réunions ou devenez l'un des membres premium... et tout ira beaucoup plus vite.

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Tiphaine Réto
Tiphaine Réto

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