# FYI : "Faut-il se la jouer pour réussir en entreprise ?"

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À l’école, pour être populaire, il fallait être cool. Hâbleur. M’as-tu-vu. Et en entreprise ? Appliquée au contexte professionnel, la frime est-elle une stratégie profitable ? La réponse de Benjamin Fabre, auteur de la chronique # FYI (for your information).

Portrait

C’est le Brice de Nice de l’open space. Avec son aplomb, sa voix tonitruante et son énorme menton, il explose tous les standards de l’estime de soi. Champion du monde du storytelling, il est à la fois fan de lui-même et ambassadeur de lui-même. « C’est MOI qui ai eu l’idée de ce projet », clame-t-il du matin au soir. « Et je vais vous dire pourquoi ça a marché. »

Car le frimeur est d’abord quelqu’un qui SAIT. Toujours escorté d’un sourire triomphant, il n’aime rien tant que d’avoir un public à sa merci pour exposer sa vision du monde. Il n’aura aucune gêne à expliquer, par exemple, le principe de la fission nucléaire à un ingénieur d’Areva. Ou la technique du coup droit lifté à Rafael Nadal. Il ne doute JAMAIS. La faute à son absence de surmoi, peut-être. À moins que ce ne soit d’intelligence ?

À la lecture de ce portrait, vous vous dites :

1) « Ça alors… Mais je connais quelqu’un comme ça… » 

2) « … Mais oui ! Jean-Patrick ! La vache, c’est exactement lui... »

3) « En tout cas, jamais je ne me comporterai de cette façon. Cette morgue… Cette suffisance… Pouah… Très peu pour moi. »

Eh bien, vous avez tort.

Rouler des mécaniques est-il bon pour votre carrière ?

Évidemment que c’est bon ! Enfin, voyons... Depuis le temps que je m’épuise à vous tricoter des conseils dans cette chronique, vous ne devriez même plus vous poser la question. L’entreprise est une scène de théâtre : pour réussir, il faut 20 % de savoir-faire et 80 % de faire-savoir. Vous n’aimez pas les frimeurs ? Dommage. Car avec leur culot et leur incroyable sens de l’autopromotion, ce sont eux qui gravissent le plus vite les organigrammes... Voilà pourquoi ils vous exaspèrent. Et voilà pourquoi vous allez, sans plus tarder, me faire le plaisir de suivre leur exemple.

Comment faire pour bien se la jouer ?

L’idéal, pour bien se la péter, est d’avoir une énorme faille narcissique assortie de quelques déficiences neuronales. Hélas, tout le monde n’a pas la chance de venir au monde avec ces atouts. Il est cependant possible, grâce à quelques techniques simples, de faire de sérieux progrès en la matière :

- Raconter à votre N+1, chaque soir à 18 heures, votre meilleure réalisation de la journée (en omettant soigneusement vos boulettes)

- Ne JAMAIS afficher vos doutes

- Entre la qualité et la quantité de travail, toujours privilégier la quantité : inutile de passer des heures à chiader vos présentations (tout le monde se fout de la couleur de vos slides)… En revanche, soyez PARTOUT (réunions, comités, pots de départ…)

- Avoir l’air surmené, jamais très loin du burn-out

- Éviter le télétravail (inutile, car personne n’est là pour vous voir)

- S’entraîner à dire le plus souvent possible « Je pense que », « C’est moi qui », « Je vais vous expliquer pourquoi » (vous verrez, vous allez y prendre goût)

- Accroître votre volume sonore de 10dB

- Donner votre opinion sur tout, en particulier sur ce qui sort de votre domaine de compétence

- Et enfin (très important), apprendre à faire des clins d’œil en claquant la langue…

Je brûle d’avoir vos feedbacks... Pour cela, rendez-vous sur ma page Facebook https://www.facebook.com/benjaminfabre2000

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