Gérer des collaborateurs brillants

Valérie Froger

Intégrer un collaborateur brillant est toujours valorisant pour un manager et ses équipes. Mais attention, ces premiers de la classe nécessitent une attention particulière.

Cracks, cadors, haut-potentiels... Les candidats brillants, tout droit sortis des grandes écoles comme HEC, Polytechnique ou Centrale ne connaissent pas la crise ! Les entreprises continuent à les traquer et sont prêtes à tout pour les attirer et les retenir. Ces divas de la finance, du marketing ou de la R&D, à l'intellect supérieur, sont de vrais atouts. Performants et compétents, ils possèdent une excellente vision stratégique, sur leur poste, mais aussi sur l'ensemble de l'entreprise. Force de propositions, ils travaillent vite, bien et leurs capacités d'exécution et d'organisation sont remarquables. Seul le résultat les intéresse et les fait avancer. Motivés, charismatiques et souvent prêts à tout pour réussir, ils représentent une ressource rare et précieuse pour l'entreprise, une sorte d'avantage compétitif, très prisé dans le contexte actuel.

Mais attention, ces « pointures » peuvent se révéler difficiles à gérer. Jalousés ou craints par le reste des équipes, ils peuvent vite se retrouver isolés. Comment faire dès lors pour les accueillir, les intégrer, éviter qu'ils ne s'ennuient et faire en sorte qu'ils restent.

- Il est jeune et fougueux : il faut le « nourrir »

Les jeunes diplômés très brillants se sentent souvent invulnérables. Rapides, pas encore confrontés à l'échec, ces profils peuvent vite s'emballer et commettre des erreurs. Il faut donc les surveiller de près et les sonder régulièrement avec des entretiens hebdomadaires, des bilans de performance et des rapports mensuels. Pour éviter qu'ils ne se démotivent, ils ont besoin d'être « nourris » par exemple en leur confiant des dossiers de fond en parallèle de leur travail quotidien. « Il faut les dispenser des tâches casse-pied ou des réunions sans importance qui empiète sur le temps de travail, » conseille Sandrine Weisz, auteur de Gérer les personnalités difficiles au bureau.* www.eyrolles.com/Entreprise/Livre/gerer-les-personnalites-difficiles-au-bureau-9782840015314

- Il est performant mais méprisant : il faut lui fixer des objectifs élevés

Certains cracks, souvent expérimentés, ont tendance à tout bousculer sur leur passage et à devenir méprisants. Solitaires, ces divas font peur au reste de l'équipe et sont souvent jalousées. Pour éviter de telles dérives, il faut immédiatement leur fixer des objectifs très élevés. Personne ne trouvera à redire car aucun ne se sentira capable de les égaler.

- Il est humble et possède des valeurs morales : il faut valoriser son travail

Certains cracks ont un comportement très différent : gentils, performants, à l'écoute des autres, positifs, ils donnent le meilleur d'eux mêmes naturellement et sans broncher. Mais attention, ces personnalités ont souvent besoin d'être reconnues pour la valeur de leur travail. Avec eux le manager doit faire preuve de sensibilité et jouer donnant-donnant. Leur travail doit être récompensé avec des primes par exemple. Et pour les fidéliser, il peut être judicieux de les envoyer régulièrement en formation.

- Il est leader et très expérimenté : il faut accepter sa supériorité

Compétents, expérimentés et admirés, ces personnalités ont tout pour elles. « Il ne faut pas en avoir peur car c'est un atout pour le manager, » conseille Sandrine Weisz. A condition que leur supérieur mette leur égo dans leur poche et accepte un tel cador dans leur équipe. La solution : leur proposer une évolution de carrière vers une direction de filiales, une expatriation ou la gestion d'un projet complexe. Dans les grandes entreprises, il est également recommander de les intégrer dans un programme « Haut potentiel » : ils pourront ainsi passer un MBA ou suivre des séances de coaching personnalisées.

Pascal Greboval © Cadremploi.fr - 2010

Valérie Froger
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