Ils sont cadres et ont fait les JO : Edgar Grospiron

Céline Chaudeau

L’ex-champion olympique de ski acrobatique est aujourd’hui un coach en entreprise heureux. Edgar Grospiron, consultant en management, explique que le sport de haut niveau lui a ouvert les portes de l’entreprise.

[Spécial JO - Sotchi 2014]

Son profil Linkedin affiche sa double casquette : champion olympique et consultant-conférencier en entreprise. Médaillé d’or en ski de bosses aux Jeux olympiques d’hiver à Albertville en 1992, le sportif de haut niveau a rebondi avec succès dans le monde de l’entreprise. Coach chez EDGE, la société qu’il a créée en 1995, l’ex-sportif est aujourd’hui consultant spécialisé dans le management de la performance et de la motivation.

« Tout mon savoir-faire, je le dois à ma carrière sportive »

Pas de prestigieuse école de commerce à son actif : le sportif a tout appris sur les pistes. « Tout mon savoir-faire, je le dois à ma carrière sportive, résume Edgar Grospiron. Quand j’ai pris ma « retraite » en 1995, j’ai voulu travailler en capitalisant sur ce que j’avais appris dans le sport. J’ai fait du coaching parce que ma parole, quand on parle de performance, est crédible. »

Après tout, un cadre et un sportif de haut niveau sont-ils si différents ? « Pendant ma carrière, j’ai fait du ski de bosses 8 heures par jour, 5 jours sur 7, se souvient l’ancien champion. À ma façon, moi aussi j’étais aux 39 heures ! Chaque jour, je me rendais sur la piste, toujours la même, qu’il vente ou qu’il neige. J’aurais pu tomber dans la routine comme n’importe quel cadre. Ce qui m’a sauvé, c’est la motivation et la remise en question permanente grâce aux échanges avec mon coach. Or, c’est la fonction qui incombe au manager dans l’entreprise. »

« Travailler en équipe pour atteindre le portillon de départ et gagner »

Depuis dix ans, il a déjà effectué plus de 500 missions en entreprise. Et avec le succès, lui aussi a dû apprendre à manager de nouveaux clients et collaborateurs. « J’essaie de m’appliquer à moi même ce que j’enseigne, résume-t-il. Le sport m’a appris qu’il faut travailler en équipe pour atteindre le portillon de départ et gagner. Mais il faut avant tout savoir communiquer, surtout dans une logique de performance. » Le sportif reconverti dans le coaching encourage ses clients à oser exprimer leurs sentiments. « Il faut féliciter quand c’est bien, car cela fait partie des choses qui m’ont fait réussir. Mais aussi savoir dire les choses quand cela ne va pas. Pour débriefer intelligemment, on peut changer de contexte. Quand j’étais sportif, je proposais à mes coachs de boire un verre. En entreprise, une équipe peut déjeuner ensemble de temps en temps et prendre un peu de recul. »

Vingt ans après, Edgar Grospiron n’est jamais loin des pistes. Il doit abréger notre entretien pour préparer son départ pour… Sotchi. Pendant les Jeux, il sera consultant pour France Télévision. « Une parenthèse loin du monde de l’entreprise pour soutenir l’équipe de France », sourit-il.

Céline Chaudeau © Cadremploi.fr

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