JD à l'international : est-ce possible ? Est-ce souhaitable ?

Gaëlle Ginibrière

Est-ce possible de débuter directement à l'étranger ? Et est-ce souhaitable si l'on veut continuer une carrière dans l'Hexagone ? Le VIE, ça sert à quoi ? Conseils et analyses de pros du recrutement de jeunes diplômés.

Un premier poste à l'étranger

Bonne nouvelle : jusqu'ici réservés à des profils expérimentés, les postes à l'étranger s'ouvrent aujourd'hui davantage aux débutants « C'est une façon pour les entreprises d'attirer des candidats car les jeunes diplômés sont séduits par la perspective d'un début de carrière à l'international », constate Sébastien Hampartzoumian, directeur général de Page Personnel France, une filiale du cabinet Michael Page. Particulièrement concernés, les ingénieurs, informaticiens, commerciaux ou analystes financiers. « Beaucoup de recrutements concernent cependant des employés, notamment dans l'hôtellerie et la restauration », explique-t-on à l'Espace Emploi International dépendant de l'ANPE. Quant aux PME, les recrutements se font généralement par le bouche à oreille. Profiter d'un séjour universitaire ou d'un stage pour rencontrer des patrons installés à l'étranger est d'ailleurs une bonne façon de nouer des contacts qui pourront s'avérer fructueux pour trouver son premier poste.

Internet regorge aussi d'informations pour se faire une idée des tendances du marché local et des entreprises qui recrutent. « L'essentiel lors de la recherche d'un premier emploi est de voir ce que l'entreprise peut apporter, les compétences que l'on peut mettre à son service, ensuite seulement vient la question de l'international et du pays de destination », explique Sébastien Hampartzoumian. L'idéal est encore de se rendre sur place, car souvent les processus de recrutement demandent une grande disponibilité des candidats. Encore faut-il bien analyser le marché avant d'envoyer des candidatures spontanées. Mieux vaut inscrire une première expatriation dans un projet de carrière : il vous sera plus facile de le valoriser à votre retour en France. Reste enfin à adapter son CV aux spécificités locales et à négocier son contrat.

VIE : la première voie d'expatriation des jeunes

Etats-Unis, Royaume-Uni, Chine... ils sont 300 à 600 jeunes de 18 à 28 ans à partir chaque mois, via le volontariat international en entreprise (VIE) ou en administration (VIA). Un cadre idéal pour décrocher un premier poste à l'étranger dans une multinationale comme en PME, sans être forcément la voie la plus facile. Chez Total, qui en compte en permanence 120 à 130, le recrutement des VIE suit exactement le même processus qu'une embauche classique : entretien en cabinet, puis avec un recruteur interne avant un échange téléphonique avec le business concerné. A noter que les diplômes les plus recherchés sont les bac +5, à moins d'avoir une spécialité très pointue.

Première étape : l'inscription (indispensable) sur le site du Civi, qui permet d'accéder à certaines offres - qui ne représentent cependant que 30% des missions pourvues. Mobiliser le réseau constitué pendant les stages, notamment à l'étranger, suivre dans la presse l'actualité économique est donc essentiel pour offrir spontanément ses services... et vendre son profil. « Tous les séjours à l'étranger, y compris dans son enfance à l'occasion de l'expatriation de ses parents, sont une richesse et un signe de sa capacité d'adaptation, que l'on peut évoquer plus facilement dans la lettre de motivation que dans le CV », assure Anne Neplaz, chef du Civi. Dernier conseil : ne pas oublier que c'est sa candidature que l'on vend et pas le VIE. « Ce n'est qu'un type de contrat parmi d'autres. On peut donc se contenter d'expliquer en deux lignes que l'on répond aux conditions d'éligibilité », recommande Anne Neplaz.

Gaëlle Ginibrière
Gaëlle Ginibrière

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