Le secret de la productivité : des pauses efficaces

Régis Delanoë

La journée de travail peut être longue, très longue… Surtout si on ne soigne pas ses temps de pause. Quand et comment les prendre ? Comment se restaurer pour garder un maximum d’attention et d’efficacité professionnelle jusqu’au soir ? Les conseils de deux nutritionnistes.

La pause du matin : équilibre et convivialité

« En 2005, une étude de l’organisation internationale du travail (OIT) concluait qu’une alimentation inadaptée en milieu professionnel peut coûter jusqu’à 20 % de la productivité », pose Annie Roques, sociologue de l’alimentation. Selon elle, la pause aurait non seulement un intérêt nutritif évident mais aussi un « rôle social : faciliter la cohésion d’équipe et la transmission d’information entre collègues. » C’est la fameuse « pause machine à café », une quinzaine de minutes qui permettent aussi « d’éviter le grignotage intempestif. En plus d’une boisson chaude, on privilégiera un fruit ou une barre de céréales. » Josée Cloutier, nutritionniste du travail, observe aussi que c’est pour certains le moment de prendre le petit déjeuner qu’ils n’ont pas toujours le temps de prendre chez eux. « Ce n’est pas si grave de manger un peu calorique et sucré le matin car c’est de l’énergie que votre corps va dépenser ensuite en cours de journée. » Après tout, ce pain au chocolat est si tentant…

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Le déjeuner : bien manger sans culpabiliser

La pause de la mi-journée est évidemment essentielle à l’équilibre alimentaire. « Il faut l’adapter en fonction du temps qu’on peut y accorder », note Josée Cloutier. Une demi-heure étant un grand minimum, et de plus en plus rarement jusqu’aux deux heures de pause (12h-14h) qui étaient la norme pour la génération précédente des actifs. « Manger en salle de repas au sein du bureau, dans un espace vert ou au restaurant, tout est possible », d’après Annie Roques. La seule habitude à proscrire selon elle : manger devant son ordinateur. « Il est important de se vider la tête, explique-t-elle. Même chose si vous prenez l’habitude de manger avec vos collègues : c’est conseillé, mais à condition de parler d’autre chose que du travail. » Et quelle nourriture privilégier ? « Tout dépend du temps que vous avez. Un sandwich jambon-beurre et un fruit sont une bonne base, préconise Josée Cloutier. Mieux vaut éviter les plats en sauce : trop lourds et difficiles à digérer, ils peuvent plomber votre efficacité l’après-midi. Mais attention à ne pas culpabiliser, ce n’est pas une compétition entre collègues et vous avez aussi le droit de vous faire plaisir. » Les salades tous les jours, ce n’est pas une obligation.

Un dernier break pour bien finir la journée

Le "goûter", ce n’est pas réservé qu’aux enfants ! « Quand on termine vers 18 heures, une pause vers 16 heures est plutôt bien vue », estime Annie Roques, qui privilégie des aliments de type fruits secs pour donner un dernier coup de boost. Ce goûter frugal permet aussi d’éviter de se ruer vers le réfrigérateur une fois chez soi, constate Josée Cloutier : « Entre la fin du travail, les temps de transports, parfois les enfants à aller chercher, si vous n’avez que le repas du midi dans l’estomac, vous risquez de succomber au grignotage très néfaste d’avant le repas du soir. »

Régis Delanoë
Régis Delanoë

Après un Master obtenu à l’Institut d’études politiques de Rennes, Régis Delanoë s’est mis à son compte en tant que journaliste indépendant. Multitâche, il travaille depuis plus de dix ans dans le vaste domaine de la presse écrite et web. Enquêtes, reportages, interviews et veille de l’actualité : il s’est notamment spécialisé dans le secteur de l’emploi et de la formation, s’intéressant de très près aux nouvelles tendances et aux évolutions à venir en la matière.

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