Marre de votre job ? Quelles options à part la démission

Céline Chaudeau

Vous ne supportez plus votre travail ? Selon la source de votre malaise, nos experts vous suggèrent, pour y remédier, cinq solutions… plus ou moins radicales.

1. Changer de poste

« C’est un des grands phénomènes que l’on observe actuellement : les gens rejoignent une entreprise mais quittent un manager. » On doit ce constat à Didier Noyé. Spécialiste de la vie en entreprise et auteur du guide Résoudre un problème : démarche et outils, il met en garde les salariés contre une démission hâtive. « La première étape est d’essayer d’identifier la source de son mal-être et de voir si on pourrait obtenir satisfaction ailleurs. » Mais ailleurs ne signifie pas forcément aller très loin. « Il faut réactiver la discussion avec son manager ou, si cela pose problème, avec le service des ressources humaines pour essayer d’y remédier. Il suffit juste, parfois, de changer d’équipe ou de demander une mutation… »

 

2. Faire un break

Mais pour faire le point, certains salariés ont besoin de temps. « S’ils ont de l’argent de côté, un petit congé sabbatique peut être le bienvenu », affirme l’avocat Albert Hamoui. Ce spécialiste en droit du travail rappelle que certains congés, régis par la loi, sont difficiles à refuser pour l’employeur. « Le congé sabbatique prévoit par exemple, sans justification, une absence possible entre 6 et 11 mois et ne peut normalement être refusé qu’une fois sauf dans certains entreprises et à condition de prouver le préjudice subi. Pour les parents, le congé parental d’éducation est un droit quel que soit l’effectif de l’entreprise. Enfin le congé sans solde, plus court, n’est régi par aucune loi mais reste une option. »

 

3. Demander une formation

« Pour trouver la source de son mal-être au travail, il peut être intéressant de se faire accompagner, suggère Marianne Perrette, fondatrice de la société Coaching2vie. Quelques séances peuvent suffire à identifier une solution, voire à aider le salarié à découvrir une nouvelle voie. » Ces séances, facturées en moyenne autour de 90 €, peuvent être payées avec des heures de DIF non utilisées. « Mais cette enveloppe, qui peut s’élever entre 800 et 1 500 €, peut financer directement une formation », ajoute la coach. « Parfois une entreprise peut aussi vous la financer, ajouter Didier Noyé. Trop d’entreprises recrutent à l’extérieur alors que beaucoup de salariés aimeraient évoluer à l’intérieur. Ce serait dommage de ne pas essayer. »

 

4. Demander une rupture conventionnelle

Mais une formation ne suffira pas si le dialogue est rompu et la relation trop dégradée entre l’employeur et le salarié. Dans ce cas, les deux parties peuvent convenir de signer une rupture conventionnelle. « L’intérêt de cette procédure est que, contrairement à une démission, elle ouvre droit à l’allocation d’assurance chômage. Cela lui permettra de chercher plus sereinement un autre poste, estime Albert Hamoui. Mais dans ce cas, l’employeur devra quand même au salarié une indemnité de départ… »

 

5. Faire un abandon de poste

Reste donc le cas le plus épineux où l’employeur ne veut rien entendre ou payer. Plutôt que de démissionner, certains salariés peuvent alors être tentés par l’abandon de poste pur et simple. « Dans les faits, après cette absence injustifiée, le salarié doit recevoir une première lettre de mise en demeure, explique Claire Puissilieux, avocate spécialisée en droit social à Paris. Faute de réponse, l’employeur engage une procédure de licenciement pour faute grave. » Conséquence pour le salarié : il ne touche aucune indemnité mais peut normalement prétendre à l’allocation d’assurance chômage. « Il vaut mieux négocier quand on peut car c’est très radical et moralement difficile, prévient cependant la juriste. Certains employeurs peuvent faire durer la procédure. Dans ce cas, mieux vaut se faire assister d’un avocat. »

Céline Chaudeau
Céline Chaudeau

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