Mon projet est abandonné, comment réagir ?

Sylvie Laidet-Ratier

Un quart des projets lancés dans les entreprises prennent du retard d'après le dernier baromètre Sciforma France. Parfois, ils sont même abandonnés et les chefs de projet n'ont souvent plus que leurs beaux yeux pour pleurer. Nos conseils pour rebondir après l'arrêt d'un projet.

A faire

* Prendre du recul : objectif : comprendre les raisons de l'abandon de ce projet. Deux cas de figures : ou vous êtes en partie responsable de ce « plantage » ou vous étiez tout simplement là au mauvais moment. Si vous vous associez à cet échec (non respect des délais...), vous devez maintenant dire, « voilà comment je suis désormais outillé pour aborder les prochains dossiers ». Si ce plantage est indépendant de votre « volonté », démontrez factuellement et précisément qu'il s'agit d'un pur hasard et montrez vous apte à rebondir après un échec professionnel.

* Capitaliser sur les choses réalisées : « au lieu de se lamenter, mieux vaut reprendre le projet dans son intégralité et identifier ce qui peut être reproductible sur un autre dossier », conseille Pierre Bultel, consultant en ressources humaines et auteur de « Mobilité interne, comment réussir ».

* S'interroger sur ce que vous auriez pu éviter : « se placer dans cette posture évite la culpabilité d'une réaction du genre « j'aurais peut-être du faire ceci », argumente notre expert.

* Communiquer sur les raisons de cet échec : il faut bien sûr en informer l'équipe projet mais aussi plus largement les autres membres de l'entreprise. « Par provocation, il peut aussi arriver qu'une fête de fin de projet soit aussi organisée. Cela permet de relativiser l'échec et surtout de remercier chacun pour son investissement sur le dossier », détaille Pierre Bultel.

* Raisonnez solution plutôt que problème : ne vous laissez pas abattre, l'abandon d'un projet fait partie des aléas de la vie d'une entreprise. « Après le choc de l'annonce de l'arrêt du projet, puis la phase de déni, de colère, de tristesse, d'abandon et d'acceptation, vient le temps de la reconstruction », insiste-t-il. A vous de montrer que votre appétence pour le mode projet est toujours aussi importante et que désormais vous possédez un très bon arsenal méthodologique pour mener à bien ce type de dossier. Le tout en étant encore plus motivé que jamais.

A ne pas faire

* Chercher à rattraper le coup à tout prix : « En s'accrochant à un projet de toute façon voué au pilori, vous risquez de vous griller car cela montre que vous n'êtes pas capable d'intégrer une nouvelle dimension », déconseille Pierre Bultel. Le travail de deuil n'est donc pas un vain mot.

* Chercher un bouc émissaire : la tentation de chercher un coupable et de se défouler dessus est grande mais inadmissible et surtout contre productive.

* Se défausser : à l'autre bout du spectre des responsabilités, mieux vaut éviter l'erreur d'analyse par rapport à sa responsabilité dans cet échec. « Il ne faut ni l'exagérer ni la minimiser mais trouver le juste milieu », conseille-t-il. Si vous n'avez pas été capable de tenir les délais, assumez pleinement vos torts.

* Surinvestir cet « échec » : cet abandon ne doit pas être un prétexte pour exploser émotionnellement de façon disproportionnée. Il faut toujours RE-LA-TI-VI-SER.

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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