Pourquoi on ne reconnaît pas votre travail

Aurélie Tachot

Le manque de reconnaissance est un mal bien Français. Il est même le premier facteur de dévalorisation des salariés. Voici des conseils pour y remédier.

Ce n'est pas un mystère. Une bonne valorisation améliore le bien être des employés mais aussi la performance des entreprises : « cela entraine une baisse de l'absentéisme, une diminution du turnover, ainsi que l'amélioration du climat social et de l'image employeur », expliquait Christophe Laval, fondateur du cabinet conseil VPHR, à l'occasion du 13ᵉ Congrès mondial des ressources humaines de Montréal en septembre dernier.

La France, en queue de peloton

Or la France est un bien mauvais élève en la matière. Selon une étude menée par VPHR entre avril et juin dernier, auprès de 684 personnes, « environ 70 % des répondants en Amérique du Nord anglophone affirment que leur entreprise favorise la reconnaissance au travail, contre 45 % au Québec et 33 % pour la France... »

Pourquoi une telle attitude dans l'Hexagone ? Les salariés sondés estiment que les employeurs freinent la mise en place d'une politique de reconnaissance par peur de susciter des attentes irréalistes, par manque de formation ou encore par méconnaissance d'autrui et du travail accompli.

Des sous, mais pas seulement

Pourtant, la reconnaissance ne se réduit pas aux primes et autres récompenses financières. Bien au contraire, elle est avant tout liée à la posture managériale.

« La culture du contrôle et de la sanction, qui prédomine encore dans la plupart des entreprises françaises, est un frein à la mise en place de bonnes pratiques », insiste Christophe Laval. En clair : les managers savent dire quand ça ne va pas, mais ils sont loin de faire de même quand tout va bien... « Ce n'est pas la meilleure façon de générer de la confiance ! »

Alors, comment faire évoluer les pratiques ?

Principalement par une politique claire initiée par la direction. Car un changement de mentalité passe par une sensibilisation du management à tous les échelons, que ce soit via des formations ou des actions de communication dédiées. L'objectif : humaniser les relations entre les managers et les employés. Une évolution qui se traduit souvent par des actes simples. « Ne pas hésiter à convoquer ses collaborateurs dans son bureau pour les féliciter sur le travail accompli serait déjà un bon début. »

Initier un modèle à la française

Oui, les entreprises françaises ont tout intérêt à améliorer la reconnaissance au travail. Mais gare à celles qui seraient tentées d'imiter les grands classiques américains ! Pas sûr, en effet, que vous seriez conquis par une remise de médailles du meilleur employé du mois... « Mieux vaut latiniser les pratiques de reconnaissance. Celles-ci doivent s'intégrer dans la culture du pays mais aussi de l'entreprise car il faut privilégier l'authenticité », avertit Christophe Laval.

Aurélie Tachot
Aurélie Tachot

Après avoir occupé le poste de rédactrice en chef d’ExclusiveRH.com (entre autres), je travaille désormais à mon compte. Pour Cadremploi, je contribue à la rubrique Actualités via des enquêtes, des interviews ou des analyses sur les évolutions du monde du travail, sans jamais oublier l'angle du digital.

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