Quel salarié engagé êtes-vous ?

Elodie Buzaud

Vous vous impliquez dans votre travail, mais vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ? La 1ère étude de l’Observatoire de l’engagement décrypte les 6 profils types de salariés engagés. Découvrez lequel vous êtes.

L’opportuniste 

C’est celui qui attend quelque chose en retour de son travail. Il ne s’identifie pas forcément à l’entreprise pour laquelle il travaille mais il se comporte en fonction de ce que ses actions lui apporteront en retour. Une augmentation ou une promotion, par exemple. C’est pourquoi l’adéquation entre ses compétences et son travail est primordiale pour lui. Attention, « il n’y a pas de jugement derrière le mot opportuniste utilisé pour définir ce profil », précise Serge Perrot, professeur de management à l’Université Paris Dauphine et co-auteur de l'étude sur l’engagement des salariés* à l’origine de ces profils types.

Le missionnaire

« Il s’engage parce qu’il estime qu’il doit le faire, explique Serge Perrot, il se sent investit d’une mission. C’est souvent le cas dans les milieux associatifs et dans le service public notamment. » Le sentiment d’appartenance est très fort, mais il ne concerne pas forcément l’entreprise. Il peut être davantage lié à un sentiment d’appartenance à un métier, par exemple.

Le professionnel

« Il a l’amour du métier, affirme Serge Perrot. Il se juge à travers le fruit de son travail. L’image qu’il a de lui-même en dépend. Or, elle ne peut pas être bonne s’il ne travaille pas bien, donc, il s’efforce d’être à la hauteur. »

Le prisonnier

« C’est quand vous vous engagez dans votre travail parce que vous ne voulez pas perdre votre emploi », détaille Serge Perrot. C’est pourquoi on l’appelle prisonnier. Prisonnier du marché de l’emploi. »

L’hédoniste

Le plaisir est son moteur. « Quand il trouve un projet qui le passionne, il s’y lance à fond, mais ce n’est pas forcément toujours le cas », nuance Serge Perrot. L’implication chez lui est donc ponctuelle et sélective.  

L’affectif

Il s’engage parce qu’il aime ce qu’il fait, apprécie son manager et ses collègues ou a de l’affection pour son entreprise. « C’est un engagement qui reste fragile, porté notamment par les contours de l’emploi et très dépendant de la ligne managériale », prévient Serge Perrot.

« Le salarié engagé est un poil à gratter »

On peut s’engager de plein de manières différentes (en travaillant plus, en prenant des responsabilités, en étant exigeant, etc.). Cela dépend du métier, de l’âge et de tout un tas d’autres critères. « Mais le salarié engagé, c’est celui qui est un peu poil à gratter en général, prévient Serge Perrot. Car être engagé ce n’est pas seulement adhérer, c’est aussi contribuer. Or cela peut parfois passer par une remise en cause des règles établies. Le salarié engagé veut bien faire et n’hésite pas à pointer les dysfonctionnements qu’il remarque. »

 

Les comportements qui trahissent votre engagement, aux yeux des dirigeants*

Vous êtes engagé si…

Vous n’êtes pas engagé si…

Vous êtes souriant.

Vous dites bonjour.

Vous êtes force de proposition.

Vous ne comptez pas vos heures.

Vous n’avez pas besoin qu’on vous rappelle vos objectifs pour les tenir.

Vous défendez les valeurs de votre boîte.

Vous faites adhérer vos collègues.

Vous êtes productif.

Vous ne vous contentez pas du minimum.

Vous délivrez une prestation de qualité.

Vous avez une attitude positive avec vos collègues.

Vous ne pinaillez pas.

Vous posez des questions et vous vous posez des questions.

Vous arrivez en retard au travail.

Vous êtes souvent absent.

Vous êtes en retrait, bras croisés, lors des réunions.

Vous regardez votre montre sans arrêt.

Vous êtes négatif.

Vous faites le strict minimum.

Vous glissez des petites phrases ironiques ou sarcastiques dans les conversations.

Vous n’êtes plus enthousiaste.

Vous remettez tout en cause, mais ce n’est jamais de votre faute.

 

*Ces profils et ces données sont issus de l’étude qualitative « L’engagement des salariés vu par les dirigeants » dévoilée le 17 novembre 2014 et réalisée par Serge Perrot et Lionel Garreau de l’Université Paris Dauphine sur la base de 27 entretiens avec des dirigeants de grandes entreprises (HSBC, Danone, Bouygues Construction, etc.) et de PME des secteurs de l’industrie et des services. C’est la première publication de l’Observatoire de l’Engagement qui vient d’être lancé par les sociétés Obifive-HRValley et Osagan.

Elodie Buzaud
Elodie Buzaud

Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.

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