Tester votre prochain métier avant de changer de carrière

Tiphaine Réto

Quitter l'open space pour se réfugier dans un atelier de chaudronnerie... Entre le rêve et la réalité, il n'y a souvent qu'un pas à franchir. Mais comment éviter la déconvenue quand on cherche à se reconvertir ? En testant le métier de son choix !

Ils étaient militaire, cadre dans les assurances ou patron de PME. Ils sont devenus ébéniste, glacier ou paysagiste. Leur petit plus pour sauter le pas ? Ils ont « testé » leur futur métier pendant quelques jours avant de se lancer. C'est ce que propose l'organisme de formation Viamétiers. « L'idée m'est venue quand j'étais encore salarié d'un grand groupe, raconte son fondateur Marc Gesbert. J'avais envie de changer de voix, mais je ne savais pas quoi faire. Des stages avec les professionnels, on n'en fait quasiment plus après le collège. Et une fois qu'on a fait un choix de carrière, plus aucune confrontation aux autres milieux professionnels n'est proposée pour se réorienter. »

Les cadres en quête de sens

Depuis son lancement en 2008, Viamétiers a séduit plus d'une centaine de stagiaires, dont 75 % de cols blancs. « Il y une perte de sens du travail chez les cadres. Beaucoup cherchent donc à un moment ou à un autre de leur vie à changer d'univers pour monter leur propre entreprise ou se tourner vers des métiers plus « artistiques ». » Et dans 60 à 70 % des cas, les participants ont réussi à changer de métier après le parcours.

La RH ouvre son bar à fromages

C'est le cas d'Isabelle de Carvalho, responsable RH chez SFR pendant 10 ans, et aujourd'hui créatrice d'« Au petit bonheur », un restaurant de fromages situé à Saint-Germain-en-Lay. « J'étais arrivé au bout d'un cycle dans ma carrière. Quand j'ai annoncé à mon patron que je partais, il a tenté de me retenir en me proposant un poste plus intéressant. Mais mon choix était fait. »

Avoir une idée un peu définie

Pour Isabelle, Viamétiers aura surtout servi de tremplin pour concrétiser son nouveau projet. « Je pense que c'est essentiel d'avoir bien réfléchi avant à sa motivation pour changer de métier, explique l'ancienne responsable RH. Ne pas tout larguer parce qu'on en a marre de son chef, mais parce qu'on a de nouvelles aspirations. »

« Nous ne sélectionnons pas les candidats, prévient Marc Gesbert. Mais nous leur conseillons quand même d'avoir, si ce n'est un projet défini, au mois une ou deux idées de métiers susceptibles de les intéresser. C'est plus constructif. »

Faire tomber les fantasmes

Pas question, pour autant, d'apprendre un nouveau métier en quelques jours. « Le but est simplement de donner un aperçu des réalités du métier et d'orienter, par la suite, le stagiaire dans les démarches à entreprendre pour se former. » Reste que l'expérience peut être salutaire. « On aide avant tout les gens à savoir ce qu'ils ne veulent pas faire », explique David Loche, guide professionnel de Viamétiers. Architecte d'intérieur, il a déjà accueilli trois stagiaires de l'organisme pour leur faire découvrir « qu'on peut être heureux en faisant autre chose que du marketing ». Il se souvient de cette jeune femme venue de la vente et qui voulait se réorienter dans la décoration d'intérieur. « Sauf qu'elle ne voyait du métier que le côté paillette et rose bonbon de la télé, mais ne s'était jamais intéressée à la construction et aux matériaux. Il y a toujours beaucoup de fantasmes sur les métiers, reconnaît Marc Gesbert.

L'immersion permet ainsi à beaucoup de relativiser leur engouement. Ou à l'inverse de fixer définitivement leur choix.

 

En savoir plus :

Viamétiers propose trois types de cursus : le parcours découverte (549 euros TTC) proposant une immersion de deux jours, le parcours accompagné (1080 euros HT) proposant une immersion de 3 jours encadrée par deux séances avec un consultant et le parcours pro (1910 euros HT) proposant 4 jours d'immersion, une journée de préparation en groupe et un suivi personnalisé sur six mois. Les parcours accompagné et pro peuvent être financés partiellement ou entièrement par le DIF.

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Tiphaine Réto © Cadremploi.fr

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