Sachez qu'ils sont de plus en plus utilisés pour séduire les profils recherchés : les « welcome bonus ». Certes, ces primes de bienvenue sont plus couramment mises sur la table chez nos amis anglo-saxons. Et moins concédées en temps de crise. Mais, en France, les welcome bonus, longtemps réservées aux cadres supérieurs, se démocratisent. « Cela permet souvent de combler la différence entre le souhait du candidat et la proposition de l'entreprise. C'est aussi un moyen pour le candidat de compenser une éventuelle perte de bonus liée à son départ de son précédent job », explique Bern Terrel, directeur du département commercial et marketing du cabinet de recrutement Hudson.
Hausse du salaire fixe
Bonne nouvelle, le gap salarial réalisé en changeant de boite remonte la pente. Changer d’entreprise pour gagner plus, c'est possible ! Après des années de vaches maigres en dès 2008, les employeurs sont davantage prêts à mettre la main au portefeuille pour attirer des candidats de valeur. « Actuellement, en changeant d'entreprise, les candidats peuvent espérer gagner au moins 15%, notamment en salaire fixe. Peur de la crise oblige, les candidats exigent désormais une part fixe plus importante. Dans certains secteurs en pénurie de candidats, notamment commerciaux, la part fixe est passée de 33% à 50%», souligne Bern Terrel.
En outre, de plus en plus, les métiers en tension de recrutement proposent des variables garantis : « Par exemple, 80% du variable peut être assuré pendant 6 mois ou un an, que le salarié atteigne entièrement ses objectifs ou pas, le temps qu'il entre dans ses fonctions », relève le consultant.
Augmentation différée
Lorsque le recrutement se joue sur une différence de 3 000 ou 4 000 euros par an, il est aussi possible d'envisager une augmentation différée, de quelques mois en général. Que l'employeur vous le propose ou qu'il l'accepte à votre demande, le détail de cet accord doit être inscrit noir sur blanc dans le contrat de travail.
En outre, si votre avenir dans la nouvelle entreprise passe par un déménagement, cette dernière prend en charge, de plus en plus souvent, les frais d'installation. « En attendant l'installation définitive du collaborateur sur place, certaines entreprises participent aux loyers et frais de transport de leur nouvelle recrue. Pour elles, ce n'est du salaire, donc c'est moins couteux », précise Bern Terrel.
Reprise de l'ancienneté
Lorsque le poste semble incertain, il est aussi possible de négocier une période de garantie d'emploi, qui porte en général sur un an. Le principe est simple : si vous êtes licencié au bout de 6 mois, l'entreprise s'engage à vous verser 6 mois de salaire en plus des indemnités de licenciement. Pour convaincre votre employeur de signer cette clause, faites valoir que si tout se passe bien (et il n'y a pas de raison), cette clause ne sera pas effective. Ce genre de pratique est vivement recommandé dans des secteurs rapidement impactés par les aléas économiques ou dans les groupes internationaux.
Vous pouvez aussi demander à ce que votre période d'essai soit raccourcie : en effet, cette période n'a rien d'obligatoire. Vous pouvez donc essayer de la réduire voire de la faire supprimer. Depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle législation, une période d'essai pour les cadres peut atteindre 8 mois. Une durée pendant laquelle vous pouvez à tout moment vous faire débarquer sans explication. Argumentez en soulignant le risque auquel ce délai vous expose.
Enfin, si votre nouvelle entreprise relève de la même convention collective que la précédente, demandez à ce que tout ou partie de votre ancienneté « métier » soit reprise en compte. En cas de licenciement, les indemnités n'en seront que plus élevées.
Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.