Cinq pistes pour arrondir ses fins de mois

Sylvie Laidet-Ratier

Pas d'augmentation cette année ? Qu'importe (enfin presque), Cadremploi déniche les astuces pour booster ses revenus autrement.

Donner des cours

C'est pour qui ? Tous les professionnels reconnus dans leur domaine d'activité qui ont envie de partager leur savoir. Donc aussi bien les cadres des fonctions supports mais aussi les experts. Autre qualité indispensable : être à l'aise en public.

 

Quel temps ? Les heures d'enseignement, mais aussi de préparation des cours, la correction de copies, les échanges informels par mail avec les étudiants...

 

Quel gain ? Tout dépend de l'établissement, de sa renommée et du nombre d'étudiants présents en cours. Comptez entre 40 et 80 euros de l'heure.

 

Il s'est lancé

Mathieu Chuat, directeur chez Xerox, en charge de la commercialisation, de la propriété intellectuelle et des nouvelles technologies et professeur affilié à Grenoble EM

« Je fais des cours magistraux et anime des TD sur le management stratégique, le management de l'innovation et le droit de la propriété intellectuelle. J'y consacre jusqu'a 30 heures par mois, sans compter le temps de préparation des nouveaux cours et d'actualisation des connaissances... durant les week-ends et les vacances. J'y trouve un avantage financier, jusqu'à 2000 euros bruts par mois en cas de grosse activité, mais pas seulement. J'appartiens à un réseau d'enseignants-chercheurs et d'entreprises concernées par les thèses professionnelles et les projets tutorés. C'est un axe d'ouverture sur l'extérieur, une source de développement et une opportunité de prendre du recul. Enfin, cela me permet de partager mon savoir et mon expérience avec les nouvelles générations : une dimension éthique importante ».

 

Salarié et auto entrepreneur :

 

C'est pour qui ? Salarié du privé, du public, étudiant, demandeur d'emploi, profession libérale... Aujourd'hui, 329 000 personnes se sont inscrites comme auto entrepreneur. Le principe est simple : créer sa propre activité en parallèle (ou pas) de son job sans dépasser 32 100 euros de chiffres d'affaires (CA) pour les prestations de services et 80 300 euros pour les activités de vente. Le taux des charges est forfaitaire : 12% du CA pour le commerce, 18,3% pour les professions libérales et 21,3% pour l'artisanat.

 

Quel temps ? Tout dépend de l'activité visée mais il faut vraiment s'investir (au moins 3 h/ jours) pour se développer.

 

Quel gain ? 775 euros nets par mois pour un CA mensuel moyen de 5200 euros. (Source Opinion Way / observatoire des auto entrepreneurs, déc. 2009)

 

Il s'est lancé

Kovalin Tchibinda, chef de projet informatique chez Variglo Consulting et auto entrepreneur, gérant du site www.biensaper.com

« Le 1er janvier 2009, je me suis inscrit sur le site du centre des formalités des entreprises. En un quart d'heure, j'ai déclaré mon activité de vente de vêtements d'hommes en ligne. Le soir mais aussi souvent la nuit, soit 5 à 6 heures par jour, je gère les commandes auprès de mes fournisseurs, les commandes des internautes, l'envoi et le suivi des colis, l'administration des ventes, le service avant-vente... En 2009, j'ai réussi à dégager 25 000 euros de CA. Selon les mois, cela représente environ 1000 euros de compléments de revenus ».

 

Se rendre utile :

 

C'est pour qui ? Ceux qui ont des qualités professionnelles et/ou personnelles avérées et qui recherchent plus d'un complément de salaire. A savoir un véritable lien social.

 

Quel temps ? Entre 5 et 6 heures par semaine.

 

Quel gain ? Tout dépend du tarif horaire appliqué mais si l'on part du principe qu'il s'agit également d'un œuvre utile, comptez environ 15€/H.

 

Elle s'est lancée

Hava, chargée de l'administration du personnel chez un pro de l'immobilier, fait de l'assistance administrative auprès des particuliers.

« Je suis à 4/5eme et libre le mercredi. Au départ, j'ai commencé par rendre service à mon entourage dans la gestion de leurs papiers, de leurs paiements administratifs... Et puis, on m'a proposé de me payer pour le faire. J'étais gênée puis j'ai accepté car cela formalise les choses. Pour attester de mon sérieux, je me suis faite labellisée par Transparens. Depuis 5 mois, j'ai donc 6 clients réguliers. Je me fais payer 15 euros net de l'heure en CESU. Au total, cela me rapporte 250 euros par mois. Soit de quoi me faire plaisir mais surtout me rendre utile. Je n'aurais jamais accepté un deuxième boulot purement alimentaire. Là, il y a une dimension sociale».

 

Tenir un blog

 

C'est pour qui ? Ceux qui ont une expertise, un avis mais aussi un vrai talent « d'écrivain ».

 

Quel temps ? Au minimum deux heures par jour (donc en plus de son boulot) afin de rédiger des billets dignes d'intérêt mais aussi de se tenir informé de l'actualité de la blogosphère.

 

Quel gain ? Tout dépend de l'audience du blog et donc de la renommée du blogueur. Un billet sponsorisé se négocie en moyenne autour de 500 euros. Parfois beaucoup plus quand les marques pensent que le blog est « the » cible pour leurs produits. Les tarifs des bannières de pub varient également beaucoup selon l'audience du blog.

 

Elle s'est lancée

Caroline Desages, journaliste en agence d'information et blogueuse avertie. (www.penseesderonde.fr)

«Au départ, il y a 4 ans, mon blog avait surtout une vocation littéraire. Parler de mes kilos, de l'image de la femme... Au bout de six mois, j'avais déjà 1500 lecteurs uniques par jour. Aujourd'hui, ils sont plus de 6000. De quoi attiser l'intérêt des annonceurs qui m'ont d'emblée proposé des billets sponsorisés. A savoir des billets rédigés après avoir testé leurs produits. Le tout rémunéré. J'ai toujours refusé. En revanche, je travaille avec une régie publicitaire. Les marques font de la pub sur mon blog mais cela ne m'engage à rien vis-à-vis de ses entreprises. Et ça rapporte. Entre 500 et 1500 euros par mois. Soit parfois près de 20% de mon revenu mensuel. De quoi se faire réellement plaisir sans être obligée de compter. Mais c'est très éphémère ».

 

 

Ecrire un bouquin

 

C'est pour qui ? Ceux qui ont une expertise à partager et qui se sentent capables d'entreprendre un travail de longue haleine sans craindre la page blanche.

 

Quel temps ? Outre l'écriture, vous allez devoir construire un plan, trouver un éditeur, relire les épreuves finales et assurer la promo de votre chef d'œuvre. Comptez au minimum 2 ou 3 heures par jour. Week-end et vacances non compris. Soyez donc prévenant avec votre entourage.

 

Quel gain ? Pas de quoi devenir millionnaire car dans l'édition les à valoir sont minimes voire inexistants et les droits d'auteur oscillent entre 5 et 7% du prix public de vente. Il s'agit plutôt d'un moyen de booster votre notoriété et, qui sait, de décrocher un nouveau poste ou prendre du galon.

 

Elle s'est lancée

Sabine Moudileno, contrôleur financier dans un grand groupe industriel et auteur de « Prévenir et déjouer la discrimination professionnelle », Demos, 2008

«Ce thème de la diversité n'ayant pas de lien direct avec mon travail, j'ai pris un congé sabbatique pour mener à bien mon projet. Durant 9 mois, j'ai donc fait des recherches, rencontré des gens, rédigé et relu les épreuves. Côté financier, j'ai seulement obtenu 6% sur les ventes, soit un gain d'environ 500 euros. Rien d'extraordinaire mais j'y ai surtout gagné en termes de notoriété et de crédibilité ».

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

Vous aimerez aussi :