Membre d'un réseau féminin : bon pour sa carrière ?

Valérie Froger

Entre les clubs de femmes dans les entreprises et les clubs professionnels, il existerait aujourd'hui plus de 300 réseaux féminins en France. Leur point commun : faire avancer la cause féminine dans le monde du travail. Mais s'y inscrire, est-ce un bon plan pour booster sa carrière ? Réponse dans ce Pour et Contre.

Pour : Se sentir moins seule

C'est toujours la même histoire. A 25 ans, les jeunes femmes cadres envisagent leur avenir professionnel en ligne droite. « A 35 ans, l'âge des premiers enfants, elles déchantent et constatent que des portes se ferment » constate Emmanuelle Gagliardi, auteure du « Guide des clubs et réseaux féminins » (Le cherche midi, 2007). Résultat, elles se tournent vers les clubs pour trouver une écoute, du réconfort, des modèles, voire des solutions pour redonner un coup de fouet à leur carrière.

Pour : Progresser

Tous les réseaux proposent des formations, des ateliers thématiques et pour certains des formules de mentoring qui permettent de progresser et de mieux gérer son parcours professionnel. Ces actions sont efficaces et permettent à de nombreuses femmes d'accéder à des postes à responsabilités. Dans les clubs externes, l'échange de bonnes pratiques et d'informations permet par ailleurs d'acquérir de nouvelles compétences et peut aider à résoudre un problème.

Pour : Se rendre visible dans l'entreprise

Animer des sessions de formation, coacher des jeunes diplômées, être en contact avec la direction ... Ces initiatives sont toujours du meilleur effet sur un CV. Etre active dans un club permet de se faire remarquer et éventuellement de faire parler de soi dans la presse.

Pour : Enrichir son carnet d'adresse

Réseauter entre consoeurs permet de doper son tissu relationnel. C'est un excellent moyen pour trouver de nouveaux clients ou de nouveaux fournisseurs. En cas de recherche d'emploi, le réseau est souvent utile et les échanges de CV vont bon train.

Contre : Passer pour une féministe

C'est rare bien sûr mais il peut être mal vu de trop en faire et de défendre à corps et à cris les intérêts de la femme dans l'entreprise. « Le féminisme a encore mauvaise presse dans certaines structures » prévient Isabelle germain, auteure de « Si elles avaient le pouvoir » (Larousse, 2009). Attention donc à rester dans les clous et à ne pas harceler la direction générale avec des projets trop nombreux et trop ambitieux.

Contre : Trouver du temps

La plupart du temps, les femmes se réunissent le soir, en dehors de leur temps de travail. « Certaines vont même jusqu'à poser des jours de congés ou des RTT pour participer à des formations ou des ateliers » note Isabelle Germain.

Contre : le danger de récupération

L'égalité est devenue le nouveau dada des entreprises. Montrées du doigt pour leur timidité à faire grimper les femmes dans les hautes sphères de la hiérarchie, beaucoup s'emparent des clubs pour se donner bonne conscience. Une technique nettement plus économique que de chercher à compenser les écarts de salaires entre hommes et femmes.

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