Parité : les tops et les flops de l’année

Emilie Vidaud

A l’occasion de la journée de la femme, la rédaction n’a pas résisté à la tentation de célébrer les belles avancées de la parité et de clouer au pilori les mauvais élèves. Voici notre Top 3 et notre Flop 3.

LE TOP 3

Happy Men : les supermen de l’égalité.

Qui sont ces Happy Men, véritables supermen de l’égalité professionnelle ? Lancé par Antoine de Gabrielli (alias Mercredi c’est Papa sur Twitter), le réseau de cadres et de managers baptisé Happy Men ouvre le dialogue du côté masculin de la force. Une fois intronisés happy men, les hommes prennent des engagements comme celui de s’occuper pour les six prochains mois de leurs enfants malades ou de relever les blagues sexistes qui circulent dans l’entreprise. Orange, BNP Paribas, Cofely GDF Suez, Accenture, Crédit Agricole ont déjà formé leur bataillon de happy men. En avant marche ! 

Le tweet en faveur de la parité

Si Twitter est loin d’être un modèle de parité, l’entreprise a le mérite d’avoir amorcé une première manœuvre avec la nomination de Marjorie Scardino dans son conseil d’administration. « Nous sommes heureux d'accueillir @marjscar au sein de notre conseil d'administration », lançait le réseau social sur son fil de microblogs en décembre dernier. Le CA, présidé par Jack Dorsey, réunit désormais sept hommes blancs et une femme autour de la table. Pas de quoi fouetter un chat, mais un pas dans la bonne direction quand même. 

Finance : en mâle de testostérone ?

L’étude publiée en 2013 par Rothstein Kass révèle que les hedges funds dirigés par des femmes sont plus performants (lire l’étude en anglais). Et pas de discussion possible, les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2013 les hedges funds féminisés affichent 9,8 % de rentabilité contre 6,13 % au global. Pour les mauvaises langues qui y verraient le fruit d’un heureux hasard, sachez que cette tendance se confirme entre 2007 et 2013 avec 6 % de rentabilité pour ces dames, contre un recul de 1,1 % au global. Wall Street n’a qu’à bien se tenir. 

LE FLOP 3

General Motors patronne à bas coût

Mais que fait Mary Barra dans notre Flop 3 ? Nommée à la tête du troisième constructeur automobile mondial, c’est la première femme à faire exploser le plafond de verre du monde de l’auto en devenant PDG d’un constructeur. Mais derrière cet élan paritaire se cache une belle arnaque : la pilote en chef de GM est payée deux fois moins que son prédécesseur. Elle va gagner 4,4 millions de dollars, alors que Dan Akerson a touché 9 millions en 2012. Cerise sur ce gâteau, parfumé aux fruits de l’inégalité, l’ex-PDG, qui reste consultant, touche toujours une rémunération de la part de GM : 4,7 millions de dollars par an. Soit plus que la nouvelle n°1. 

Cellular Solutions : la parité mise à mâle

Quelle entreprise penserait se faire piéger en mettant en ligne son trombinoscope ? Certainement pas les quatre boss de Celullar Solutions qui se sont fait épingler sans autre forme de procès. Et pour cause : ces messieurs embauchent et dirigent exclusivement des femmes postées dans les couches inférieures de la hiérarchie. Un machisme aveuglé comme en témoigne le communiqué publié par l’entreprise pour se défendre. 

Haute Autorité de Santé : sans femme ni loi

La Haute Autorité de Santé malade de la parité ? Il semblerait. D’une femme qui siégeait dans son collège, l’organisme est passé à zéro lors du renouvellement de quatre de ses huit membres. Sur propositions des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat ce sont quatre hommes qui ont donc été nommés. Les candidates évoquées par le président de la HAS n’avaient pas les compétences requises aux dires de messieurs Bel et Bartolone.

Emilie Vidaud
Emilie Vidaud

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