Comptabilité : les formations préférées des recruteurs

Benjamin Dusaussoy

Responsable comptable, consolideur financier, comptable unique... Pour développer l'employabilité des professionnels du secteur, outre l'expertise technique en matière de normes internationales ou de clôture des comptes notamment, la maîtrise de l'anglais et le management sont autant de compétences clés devenues indispensables.
Comptabilité : les formations préférées des recruteurs

Si la typologie des missions en entreprise ou en cabinet n'est pas forcément la même, selon Philippe Autran, directeur général délégué du groupe In Extenso : « persiste un tronc commun pour pouvoir progresser dans la filière, à savoir : des qualités techniques mais aussi comportementales ainsi que la faculté d'adaptation aux nouveaux outils. » Parmi les cibles des recruteurs : « les professionnels de la paie ayant 3-4 ans d'expérience, les comptables généraux bénéficiant d'un certain niveau de technicité pour monter un bilan, les comptables fournisseurs autonomes jusqu'à la clôture des comptes maîtrisant un ERP ou encore les professionnels en recouvrement », note Sylvain Fesche, manager de la division finance chez Fed Finance.

 

Fiscalité, déclarations, monter une liasse fiscale, construire et monter un bilan

Liasse fiscale, déclarations sociales ou construction et  montage de bilans... Parmi les opérations courantes et plus complexes, de nombreux sujets permettent de muscler un discours en pertinence par le biais de formations. Objectif : renforcer ses connaissances pour « atteindre un niveau technique au-dessus de la simple comptabilité permettant d'avoir une vision globale, de pouvoir faire de l'analyse », relève Sylvain Fesche.

 

Accompagner le changement d'un service, améliorer sa productivité

En entreprise, « les profils les plus rares vont plutôt être les responsables comptables bénéficiant d'expériences probantes. Des professionnels capables à la fois d'accompagner le changement et d'améliorer la productivité d'un service », concède Nicolas Carydis, manager exécutif senior chez Michael Page. C'est-à-dire, de mener à bien des projets de réorganisation ou de favoriser la réduction des délais de clôture. Si l'expertise technique est un levier indispensable pour embrasser ce type de carrière, des capacités en management s'avèrent donc tout aussi déterminantes. Formations courtes ou plus longues de type MBA, autant de parcours qui favoriseront l'accès à ses postes au sein des directions financières.

 

L'anglais pour travailler avec des filiales ou dans des groupes étrangers

Autres cibles des recruteurs, les consolideurs financiers évoluant au sein des directions financières ou encore, les responsables de comptabilité corporate maîtrisant l'information comptable globale d'une structure pouvant être multi-sociétés. Comme le confirme Nicolas Carydis : « Les profils parlant anglais sont fortement recherchés. Des professionnels capables non seulement de parler anglais dans le cadre de leurs fonctions mais aussi d'assurer le lien avec un groupe situé à l'international par exemple ou avec une filiale étrangère. » De nombreux organismes déclinent des formations permettant de booster son anglais professionnel. « En fonction des zones géographiques, une troisième langue telle que l'allemand ou l'espagnol peut également s'avérer être un vrai atout », ajoute Sylvain Fesche.

 

Maîtriser les normes IFRS

« Nous sentons une montée en puissance des normes anglo-saxonnes IAS/IFRS. Par conséquent, renforcer ses connaissances par le biais de ce type de cursus peut ouvrir des portes au sein de grands groupes », témoigne Nicolas Carydis. Des formations complémentaires sur le plan normatif permettant d'évoluer dans un environnement anglo-saxon comme des filiales de groupes internationaux et notamment américains. Un référentiel qui a aussi un impact sur l'élaboration du reporting financier de groupes français. Pour Sylvain Fesche : « ce sont aussi et surtout les grands groupes qui recrutent à l'heure actuelle. Or ceux-ci ont des exigences pointues notamment sur cette maîtrise des normes internationales ainsi que sur la connaissance de leurs ERP tels que SAP ou Oracle par exemple. »

 

Devenir expert-comptable

Enfin, autre possibilité, décrocher le diplôme d'expert-comptable (DEC) pour passer de comptable à expert-comptable. Obligatoire pour être inscrit à l'Ordre, ce diplôme de niveau bac +8 est certes contraignant, mais gage de perspectives comme le confirme Philippe Autran : « la profession d'expert-comptable est un métier d'avenir dans lequel il y aura toujours des besoins. Il est possible d'exercer en entreprise, en cabinet ou de créer sa propre structure. La polyvalence des compétences offre aussi d'autres opportunités comme celle de directeur financier au sein d'une banque, d'une PME… »

Benjamin Dusaussoy
Benjamin Dusaussoy

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