Les formations courtes au développement durable font florès

Sébastien Tranchant

Au registre des formations au développement durable (environnement ou business), le panel existant s'enrichit de plus en plus de formations courtes et certifiantes pour répondre aux besoins grandissants des entreprises. Signe que « le marché » est porteur : les grandes écoles ont investi le créneau.

Confidentielles il y a encore quelques années, les formations courtes au développement durable gagnent en importance. En 2008, l'Ademe (l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) a par exemple formé 2100 stagiaires sur une quarantaine de modules, contre 1800 en 2007. « Nous observons une croissance continue de la demande de formations professionnelles depuis 2003 sur un rythme de 20 % par an » explique Christina Nirup, chef du service formations externes à l'Ademe. Parmi les formations proposées, celle du bilan carbone a été suivie par 860 personnes l'an dernier. Un record. Les écoles d'ingénieurs et de création ne sont pas en reste : parallèlement à leurs cursus de formations initiales et continues (génie urbain, génie civil, éco-conception, emballage...) de nombreux ateliers de quelques jours sont destinés aux salariés des entreprises.

Besoins grandissants depuis la loi NRE

Ces formations courtes sont créées pour répondre à la demande de plus en plus soutenue due à l'adoption de la loi NRE (et effective depuis le 1er janvier 2003) qui oblige les entreprises françaises cotée à rendre compte, en marge de leur rapport de gestion annuel, des conséquences environnementales et sociétales de leur activité. « Et pour que les salariés adhèrent, il faut les former » résume Benjamin Enault, manager chez Utopies, cabinet conseil pionnier dans le domaine du développement durable.

Des entreprises plus réceptives

La contrainte doperait-elle le succès des formations vertes ? « On ne peut pas le dire comme ça, commente Benjamin Enault. En revanche, les entreprises privées ne sont pas des philanthropes. Leurs priorités restent la croissance de leur chiffre d'affaires et on ne peut pas leur reprocher ça. Face à elles, nous devons donc prouver à chaque fois l'utilité financière des éco-gestes et autres sensibilisations liées au développement durable. » Un message peu écouté au début qui passe bien aujourd'hui car des concepts comme la croissance verte sont de mieux en mieux compris par les chefs d'entreprise. « Quand on voit la déroute d'une entreprise comme General Motors qui a misé sur le tout 4 x 4 et les bonnes ventes couplées de la bonne image de Toyota avec la Prius, la démonstration est faite qu'il est utile économiquement de revoir son modèle » rapporte Benjamin Enault.

L'Essec et HEC sur les rangs

Un levier de croissance « tendance » déjà bien implanté dans les écoles de commerce par le biais des formations initiales, voire continues, mais qui reste peu accessible via les formations courtes. Parmi les établissements pourvus, on trouve notamment l'Essec (« l'intégration du développement durable dans les achats » ; 2000 € HT) et HEC, où quatre formations courtes comprises entre 1500 et 2400 € HT ont vu le jour cette année : « marketing et développement durable » (en français et en anglais) ; « développement durable : achats et supply chain » ; « créer de la valeur avec le développement durable ».

Normes, réglementation, business

« Ces formations visent à montrer comment on peut créer de la valeur avec le développement durable. Elles se destinent aux managers dirigeants de PME et de grands groupes désireux d'actualiser leurs connaissances » souligne Laëtitia Talbourdet, chargée des relations commerciales pour les formations courtes et certifiantes à HEC. « Ces formations s'articulent sur trois tiers : un tiers de théorie, un tiers de cas pratiques, un tiers d'échanges entre les candidats et les intervenants. L'objectif étant d'apporter des connaissances concrètes en termes de calcul des coûts, de retour sur investissements, de normes et de réglementation ». Traduit en langage économique, le développement durable devient sexy aux yeux des patrons. Et c'est tant mieux.

 

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