Financer son MBA : ça se négocie !

Anna Massé

Avec la crise, les entreprises et les organismes collecteurs sont plus réticents à financer un MBA. Quelles sont les aides à votre disposition? Comment convaincre votre entreprise de mettre la main à la poche? Obtenir un CIF? Un prêt? Une bourse? Faites le point sur vos options.

En France le prix d’un MBA oscille entre 15 000 € et 100 000 €. Son financement est souvent la combinaison de différents apports : emprunt, droit individuel à la formation (DIF), participation de l’employeur…

Les étudiants de MBA Full Time qui ont quitté leur entreprise doivent s’attendre à financer presque entièrement leur MBA. Ils peuvent néanmoins mobiliser leurs heures de DIF non utilisées (cumulables jusqu’à 120 heures), au même titre que les salariés. Une prise en charge peut également être négociée au moment de la rupture de contrat comme élément du package de départ de l’entreprise.

CIF : le parcours du combattant

Destiné aux salariés, le congé individuel de formation (CIF), vous permet de suivre une formation d’un an à temps plein ou de 1.200 heures à temps partiel. En tant que formation de niveau I, le MBA peut être réalisé à 80 % hors temps de travail. La prise en charge de la rémunération (80-90 %) et d’une partie des frais sera assurée par un OPCA (Organisme paritaire collecteur agréé). Il n’existe pas de restriction concernant le MBA, cependant le profil des étudiants ne correspond pas aux critères de priorité, qui favorisent les salariés les moins qualifiés. Les refus sont donc fréquents, ce qui ne doit pas vous décourager, quitte à faire appel de la décision de l’organisme. « A force de persévérance, nos étudiants parviennent généralement à obtenir une aide, observe Didier Yon, directeur EMBA à l’IAE d’Aix, Groupe IGS. Par exemple en faisant une demande de financement pour une formation hors temps de travail. » Dans ce cas, seuls les frais pédagogiques seront pris en charges par le FONGECIF, jusqu’à un plafond de 18 000 €.

Négocier avec son employeur

« Il est important de convaincre l’employeur du bénéfice de sa démarche pour l’entreprise, souligne Jean-Michel Raicovitch, MBA director au CNAM. Il arrive que nous contactions les entreprises à l’initiative d’un candidat pour clarifier les objectifs du MBA. » La possibilité de réaliser un projet interne dans le cadre de votre formation constituera un argument de poids. « Une mission de consulting supervisée par l’école est une véritable plus-value pour l’entreprise », confirme Philippe Oster, directeur des admissions MBA d’HEC Paris. Il est également possible de signer avec votre employeur une clause de dédit-formation afin de lui apporter l’assurance que vous ne quitterez pas l’entreprise une fois diplômé. Enfin, proposer de renoncer en contrepartie à certains éléments de rémunération variable, telles les primes, peut faire pencher la balance en votre faveur.

Quid des bourses ?

Différentes bourses peuvent intervenir dans le financement d’un MBA. Les grandes écoles privilégient le plus souvent le potentiel du candidat. Audencia Nantes par exemple offre des bourses d’excellence aux candidats dont le score GMAT est supérieur à 600. « Des bourses de 1.000€ à 5.000€ sont également attribuées aux candidats les mieux classés lors du recrutement ou à ceux dont la nationalité apporte un aspect multiculturel supplémentaire au programme », précise Michelle Cristy, International relations manager d’Audencia. A ceci s’ajoutent les bourses de différentes entreprises et fondations partenaires : bourse de leadership de L’Oréal, bourse en faveur des femmes de la Fondation Forté, etc.

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Anna Massé © Cadremploi.fr

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