Travailler en Arabie Saoudite : les conseils pour s'intégrer sur le marché du travail

Malek Kaci

Malgré les conflits qui enflamment certains des pays voisins et des cours du pétrole en forte baisse, l'Arabie Saoudite reste le plus riche des pays arabes et la première puissance de la région. Un incontournable pour lequel il convient de bien se préparer avant d'y envisager son intégration professionnelle.
Travailler en Arabie Saoudite : les conseils pour s'intégrer sur le marché du travail

La confiance, base de la relation avec les Saoudiens

La monarchie saoudienne repose sur un mode de fonctionnement tribal et pyramidal. Elle concentre à travers tous ses liens personnels les pouvoirs exécutif, législatif, administratif et financier…

La religion est omniprésente en Arabie Saoudite. La dimension collectiviste de la culture saoudienne est d’ailleurs centrée sur l’Islam. La classe dominante, appelés les puissants, met ainsi en place un système collectiviste afin de redistribuer à tous les croyants des biens et des richesses.

Collaborer avec les Saoudiens implique donc à la fois un sens du protocole, une disponibilité forte, une patience et une présence continue, indispensables pour entretenir une relation individuelle qui sera à la base de vos rapports professionnels. Accéder aux personnes décisionnaires suppose de se constituer un réseau par le biais d’intermédiaires influents « wasit », et/ou de s’associer à un sponsor obligatoire « kafil » proche du pouvoir.

 

Un management vertical et autoritaire

Le management se caractérise par des rapports hiérarchiques très stricts. Le respect des supérieurs est plus important que la prise d’initiative. La culture du chef est totale notamment dans le processus de décision, qui peut être parfois prise de manière unilatérale et sans explication.

L’inégalité entre ceux qui commandent et ceux qui obéissent est communément admise et semble naturelle, même si elle est de plus en plus remise en cause par une partie de la population, la plus démunie. Les Saoudiens sont très attachés aux symboles du pouvoir et aux statuts sociaux.

 

Une main d’œuvre multiculturelle et hiérarchisée

Contrairement aux autres monarchies du Golfe, les Saoudiens sont majoritaires dans leur pays : environ 75 % de la population. Toutefois Ils sont principalement employés dans la sphère publique et rechignent à occuper des postes subalternes notamment dans le secteur privé.

La bonne marche du pays dépend d’une importante main d’œuvre immigrée. Très cosmopolite mais aussi très discriminante : les fonctions de direction sont pour les populations issues du monde occidental, les postes intermédiaires sont généralement attribués à des ressortissants du Proche-Orient tandis que la main-d’œuvre venue du sous-continent indien et d’Asie se voit attribuer les postes les moins qualifiés.

Une politique de « saoudisation »  est mise en œuvre par le ministère du travail pour employer en priorité des Saoudiens dans les entreprises privées de plus de dix salariés et répondre ainsi au fort taux de chômage des jeunes (40 % pour les hommes entre 20 et 24 ans et 70 % pour les femmes de cette même classe d’âge), d’où un afflux très fort des jeunes filles sur le marché du travail.

Les relations entre les différents partenaires du monde du travail sont des relations de client et prestataires étrangers, respectueuses mais sans dimension affective qui supposent souvent de se soumettre à leurs exigences.

 

Rapport au temps

L’islam a, là encore, une forte influence sur le rapport au temps des Saoudiens : cinq fois par jour, le pays s’arrête.

Les Saoudiens prêtent également beaucoup d’attention à la famille, ne la négligeant jamais pour cause de budget ou de planning trop chargé.

Cette dilatation du temps peut avoir des conséquences dans le travail quotidien et suppose la mise en place de processus de contrôle et de validation permanent pour tenir les délais et les engagements contractuels.

 

Malek Kaci
Malek Kaci

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