Intérim en baisse, mauvais signe pour l'emploi

Michel Holtz

C'est un bon vieux thermomètre du temps social. L'intérim est généralement à la baisse à la première tempête venue, et le premier à reprendre des couleurs dès l'accalmie revenue. Et en ce moment, la température est à la baisse. Comme le note la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), au cours du 3e trimestre, le travail temporaire a enregistré un recul de 2,7 %. Soit 16000 postes supprimés entre les mois de juillet et de septembre. Pile poil au moment du déclenchement de la crise de l'euro. Plus que jamais, l'intérim joue donc le rôle de variable d'ajustement pour ses entreprises clientes. D'autant qu'au second trimestre, son activité était relativement stable, après avoir connu des hausses successives depuis 2009.

On peut s'en douter, le premier secteur touché par cette baisse est l'industrie, qui emploie 4,8 % de travailleurs temporaires en moins, la crise de l'automobile étant passée par là. La réduction de voilure et les excédents de stocks des trois constructeurs français expliquent les fins de mission. Le tertiaire est lui aussi à la baisse, mais plus étonnamment, les missions d'intérim sont en augmentation dans la construction (+2,5 %). Ce qui est principalement liées au décalage entre les signatures des commandes et le début effectif des travaux.

Reste une donnée plus positive : la durée des missions a augmenté de 2,4 %. C'est un bon signe pour les salariés concernés. C'est un moins bon point pour la santé des entreprises, puisqu'elles préfèrent prolonger les contrats d'intérim plutôt que de recruter pour de vrai. Une manière de signifier leur attentisme.

Michel Holtz @ Cadremploi.fr

Michel Holtz
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