Achetez une voiture, repartez avec un coaching emploi

Michel Holtz

A partir du 1ᵉʳ mai, tout acheteur d’une Hyundai bénéficiera d’une allocation chômage et d’un coaching d’aide à la recherche d’emploi s’il perd son job dans l’année à venir. Chaque mois, cette « assurance » offerte à tout acheteur d’une auto de cette marque coréenne lui versera une somme de 300 euros, pendant un an. Il bénéficiera, en outre, de cinq heures d’aide à la rédaction de son CV, ou d’un bilan de compétences, voir de conseils pour préparer un entretien d’embauche.

Une manière de surfer sur la crise ? De faire une grosse opération de com'. juste après l’annonce du record du nombre de chômeurs atteint la semaine passée ? Vincent Bernard, directeur du marketing de la marque s’en défend. « C’est plutôt une manière de répondre à la crise de confiance des ménages français ». Des ménages qui hésitent à changer de voiture, de peur de ne plus pouvoir rembourser les traites de leur nouvelle monture, s’ils perdent leur emploi. Un climat morose qui a fait chuter les ventes de voitures neuves de 14,2% dans l’hexagone en 2012. Pendant que Hyundai a fait progresser les siennes de 42,3%. Sa politique commerciale ultra agressive porte donc ses fruits, à coups de garanties étendues et de prix attractifs. Et cette nouvelle opération n’est qu’un clou supplémentaire que Hyundai compte bien enfoncer dans les parts de marchés des constructeurs français plutôt malmenés. En poussant les consommateurs attentistes à craquer pour une auto coréenne. « Pour beaucoup, l’achat d’une voiture n’est pas une priorité dans la situation économique actuelle », explique Patrick Gourvennec directeur général de la filiale française. Et par la magie de son assurance chômage, il entend bien les convaincre de pousser la porte de l’un de ses 180 garages malgré tout. D’autant que la somme de 300 euros qu’il offre chaque mois à ses clients correspond peu ou prou au remboursement moyen d’un crédit auto.

Evidemment, cette prise en charge de l’assurance chômage par une entreprise privée, étrangère qui plus est, peut soulever quelques débats. Comme l’offensive de Hyundai-Kia (deux marques pour un même groupe) en soulève depuis un an, depuis qu’Arnaud Montebourg dénonce le « dumping social » pratiqué par le Coréen. Même si le dumping en question est beaucoup plus commercial que social. Reste que, pour le moment, le ministre du redressement productif n’a pas réagi face à ce nouvel épisode de l’attaque de l’Empire du matin calme.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

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