Le CDI dans la ligne de mire de Bruxelles

Michel Holtz

Les recommandations ne sont pas des obligations. Mais lorsque c’est la Commission européenne qui les adresse au gouvernement français, mieux vaut les examiner de près. Et celles que Bruxelles a publiées ce mercredi, destinées à permettre à la France de redresser son déficit, contient un volet social qui ne devrait pas déplaire à l’ANDRH, l'Association nationale des directeurs des ressources humaines qui milite depuis belle lurette pour le contrat unique.

Sans le nommer jamais, c’est pourtant peu ou prou la solution préconisée par la Commission pour sortir de l’impasse et de la hausse du chômage. En cause : le bon vieux CDI à la française est jugé trop rigide. Pour Bruxelles, c’est en l’assouplissant qu’on le rend attractif pour les entreprises. Il conviendrait donc de remettre en cause « le haut niveau de protection » du contrat à durée indéterminée hexagonal.

Pour justifier son choix, la commission avance des chiffres et des comparaisons. Ainsi, les chances d’évoluer d’un CDD vers un CDI étaient en France, en 1995, de 45%. Pas mal. Sauf qu’elles sont aujourd’hui de 12,8%, quand dans le même temps elles atteignent 25,8% en moyenne dans l’Union. Pour rattraper ce retard, il ne resterait donc plus qu’à protéger moins les employés pour effrayer moins les employeurs. Dans la foulée, la Commission, peu avare de conseils, souhaite également que l’Hexagone revoit sa copie en matière de contestation des licenciements. Actuellement, la durée prévue pour cela est d’un an, la plus longue d’Europe.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

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