Le couple, une arme contre le chômage ?

Nathalie Alonso

Alors que Pôle emploi fait état aujourd’hui d’une hausse de 1.5% du chômage en octobre, portant le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) à plus de 3.1 millions, l’Insee livre de son côté une information étonnante : la vie de couple protègerait du chômage.

Alors que, toutes catégories confondues, les demandeurs d’emploi étaient plus de 4,5 millions à être inscrits à Pôle emploi fin octobre… l’édition 2012 du Portrait social de l’Insee souligne que les célibataires sont plus touchés par le chômage que les personnes en couple. C'est un fait : dans son état des lieux portant sur l’année 2011, l’Insee rapporte que chez les 30-54 ans le taux de chômage des personnes célibataires atteint 13 % pour les hommes et 12 % pour les femmes, contre seulement 5 % et 6 % pour les hommes et les femmes en couple.

Comment expliquer cette inégalité ? Sans analyser le phénomène, l'institut statistique avance tout de même quelques explications. Chez les hommes d'abord, le niveau d'éducation, rempart contre le chômage, est sans conteste un élément d'attraction pour la gent féminine. "Le diplôme confère un avantage aux hommes sur le 'marché matrimonial'", résume sans détour l'institut. D'autre part, les hommes qui ont des enfants, plus souvent en couple, sont moins souvent au chômage pour la raison assez évidente qu'ils "sont davantage incités à travailler ou rechercher du travail pour subvenir à leurs besoins", estime l'institut. Globalement, les hommes en couple sont donc mieux insérés sur le marché du travail.

Mais chez les femmes, sans surprise, la situation est très différente. Si les dames en couple sont moins au chômage que les cœurs à prendre, elles sont aussi davantage inactives après 25 ans. Une raison à cela, et elle n'est pas nouvelle : la vie de famille. 84,8 % des femmes célibataires avec enfant sont actives, contre seulement 82,1 % des femmes en couple. "La présence d'un conjoint apporteur de ressources offre à certaines femmes la possibilité de ne pas travailler pour élever leurs enfants, possibilité que n'ont pas les mères de famille monoparentale", explique l'Insee. Celles qui ne travaillent pas par choix ne sont, en général, pas inscrites à Pôle emploi. Pas de bouclier miracle, donc, pour l'accès au marché du travail.

Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

Nathalie Alonso
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