Pourquoi les salariés français sont les plus malheureux d’Europe

Ingrid Falquy

S’ils ne travaillent pas plus que leurs homologues européens, voire moins, les salariés français sont bien plus malheureux que leurs voisins. En cause : des conditions de travail qui favorisent le mal-être, le stress, et même le burn-out.

Le travail, c’est la santé ? Pour les Français, c’est surtout une source de mal-être. Ils se sentent plus exposés aux risques psychosociaux que le reste des européens, révèle l’enquête sur les conditions de travail basée sur le ressenti des salariés publiée le 22 décembre par la Dares.

La pression au quotidien

Ils ne travaillent pas plus que la moyenne mais les Français se disent plus soumis à la pression que le reste des 29 000 salariés interrogés dans l’Union européenne. Ils font moins d’heures supplémentaires mais voient leurs horaires varier en fonction de leurs performances. Ils déclarent aussi manquer de temps pour réaliser leurs objectifs et être régulièrement interrompus dans leur travail.

Ils se sentent moins autonomes que le reste de la population européenne, en particulier comparé aux travailleurs des pays scandinaves. Enfin, ils sont à peine plus de la moitié à penser pouvoir influencer les décisions importantes pour leur travail.

Conséquence de quoi, la conciliation entre vie privée vie professionnelle apparaît plus difficile pour les Français que pour les autres. 45 % d’entre eux parviennent difficilement à prendre une heure ou deux sur leur temps de travail pour traiter de problèmes personnels.

Des difficultés relationnelles

Les interactions sociales au travail sont aussi un problème, en particulier les rapports avec la hiérarchie. 20 % des salariés français déclarent n’être jamais ou rarement soutenus par leur supérieur, contre 6 % en Irlande, par exemple. Ils ont aussi moins le sentiment d’être soutenus par leurs collègues qu’ailleurs. Et, ils se sentent davantage discriminés, que ce soit à cause de leur origine ethnique, leur genre, nationalité, religion, handicap, ou leur orientation sexuelle.

Seul point pour lequel les Français ne sont pas moins bien lotis que la moyenne : l’insécurité économique. S’ils sont moins nombreux à penser que leur emploi leur offre de bonnes perspectives de carrière (52 % contre 55 %), ils ont moins peur de le perdre qu'ailleurs (12 % contre 16 %).

Ingrid Falquy
Ingrid Falquy

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