Sommeil : comment éviter les risques pour votre santé si vous ne dormez pas assez

Véra Octave

C’est la Journée nationale du sommeil et vous rêvez de votre lit ? Libérez deux minutes de votre temps pour lire cet article afin de mieux dormir cette nuit. Irritabilité, dépression mais aussi obésité à cause du grignotage et de la mauvaise assimilation des sucres… Les risques du manque de sommeil touchent aussi les cadres coincés entre leur semaine de 60 heures et les solutions à apporter la veille pour le lendemain. Le Docteur Marc Rey propose quelques réflexes de prévention simple pour mieux dormir. Et la coach Sophie Lemosof relativise le côté néfaste de l’insomnie.
Sommeil : comment éviter les risques pour votre santé si vous ne dormez pas assez

Entre la vérification des contrats de mannequin pendant la période des défilés de mode, les ouvertures de boutiques en France et à l’étranger, les casse-têtes liées à la contrefaçon des produits maison, Sophie a le cerveau qui tourne à plein régime. Cette juriste dans un groupe de luxe est en fait victime d’insomnie chronique comme 13,1 % des 18-75 ans. Deux à trois fois par semaine, elle se réveille à 4h du matin pour ne plus se rendormir avant d’attaquer sa journée bien chargée. Souffrir de ce trouble du sommeil serait encore plus répandu chez les femmes âgées de 25 à 64 ans (19 %) et les hommes entre 35 et 64 ans (un sur dix) selon le Baromètre de santé publique France 2017 sur le sommeil, paru le 12 mars 2019.

 

Bien dormir, facteur clé d’une bonne santé

Selon la dernière enquête, le nombre de petits dormeurs est à la hausse. Les Français dorment en moyenne 6 heures 42 minutes par jour, passant ainsi sous la barre des 7 heures recommandées. Et plus un adulte s’approche des 6 heures de repos, plus l’impact sur la santé est important. « La répercussion physique est évidente. Il est par exemple plus facile de devenir obèse et de développer du diabète », explique le Dr Marc Rey, responsable du centre du sommeil de l’hôpital de la Timone à Marseille, auteur de Quand le sommeil nous éveille (Ed. Solar, 2017). En cause, notamment, les hormones leptine et ghréline qui favorisent les grignotages et une mauvaise assimilation des sucres. L’absence de sommeil rend irritable et dépressif, un état inconfortable pour soi et pour les autres. Au quotidien, elle entraîne un désordre cognitif qui se traduit par exemple par des moments d’inattention qui altèrent la productivité. Des détails, plus ou moins importants, nous échappent lors de réunion. Le burn-out finit par guetter.

 

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Apprendre à gérer le manque de sommeil

« Les cadres sont plus sujets au manque de sommeil car il existe de moins en moins de frontière entre vie privée et vie professionnelle. Recevoir un sms à 22h par exemple ne rend pas serein », reconnaît le Dr Marc Rey. Les campagnes de sensibilisation, comme la Journée national du sommeil organisée cette année le 22 mars, incitent les personnes concernées à se prendre en charge.

Grâce à un nouveau mode de vie, un petit dormeur apprend à gérer son manque de sommeil. Finis les écrans – TV, tablette, ordinateur, mobile - avant le coucher sous peine de secréter de la mélatonine en pleine nuit et de ne plus avoir envie de fermer les yeux. « Nous nous sommes coupés de nos fonctions basiques, glisse le Dr Rey, La privation de sommeil n’est pas un problème si elle est bien gérée. Cela passe par des siestes express, la suppression des écrans, la faculté à lâcher prise ou encore une activité physique ». Les solutions existent. Reste à les mettre (vraiment) en pratique.

Le pouvoir du temps calme

Pour favoriser un endormissement en toute quiétude, s’accorder un moment pour soi, dans le calme, s’avère être bénéfique. « Il suffit parfois de prendre dix minutes, une demi-heure avant le coucher, pour méditer, lire, mais pas sur une tablette, afin de tourner des pages, boire une tisane, faire le bilan de la journée écoulée en se rappelant les moments positifs, gratifiants », explique Sophie Lemosof, coach de vie à Paris En cas d’insomnie, inutile de chercher à se rendormir à tout prix. « Il faut profiter de ce temps là pour se relaxer, s’agiter n’est certainement pas la solution ». Selon la coach, l’idée de positiver l’insomnie a même ses avantages, elle peut permettre de préparer, par exemple, une semaine de travail. « Si je me réveille, c’est que mon organisme cherche quelque chose de bon pour moi », relativise-t-elle. Et gagner ainsi en efficacité.

 

 

Véra Octave
Véra Octave

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