Trop tard ou pas pour échapper à la dégressivité des allocations chômage ?

Sylvie Laidet-Ratier

C’est dans quelques jours – le 1er novembre – que les nouvelles règles d’assurance chômage entrent en vigueur. Au programme, dégressivité des allocations pour les cadres. Mais sachez que vous pouvez peut-être encore passer entre les mailles du filet.
Trop tard ou pas pour échapper à la dégressivité des allocations chômage ?

Allocations chômage, la dégressivité c’est demain...

C’est le vendredi 1ᵉʳ novembre 2019 que les règles d’indemnisation chômage évoluent (encore). Parmi les mesures phares : la dégressivité de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) pour les cadres. Concrètement, si votre salaire mensuel était au moins de 4500 euros (13e mois compris) lors de votre inscription à Pôle emploi, votre allocation va baisser de 30% au bout de six mois de recherche d’emploi infructueuse. Donc un sacré coup dur pour votre pouvoir d’achat

 

… mais plusieurs options existent pour y échapper :

 

Option 1 : vous avez plus de 57 ans au moment de la rupture de votre contrat de travail, alors nous n’êtes pas concerné par cette nouvelle mesure.

 

Option 2 : votre dernier jour de boulot est le 31 octobre. Bingo, vous dépendez de l’ancienne convention d’assurance chômage. Bilan, vos allocations chômage ne baisseront pas.

 

Option 3 : vous êtes licencié. Dans ce cas, ce n’est pas la date de rupture de contrat de travail qui compte pour l’Unedic mais celle du début de la procédure de licenciement. Donc si votre entretien préalable au licenciement se déroule avant jeudi 31 octobre 2019, vous êtes sauvé (pour cette fois). 

 

Option 4 : vous négociez une rupture conventionnelle et vous vous arrangez avec les dates. Légalement, c’est trop tard pour vous car même en la signant demain, vous disposez (et votre employeur aussi) de 15 jours pour vous rétracter, auxquels s’ajoutent 15 jours (maximum) pour obtenir le feu vert de la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation du travail et de l’emploi).

Voilà pour la théorie. Car dans les faits et pour justement échapper à cette dégressivité des allocations chômage, si les deux parties sont d’accord, il n’est pas rare d’antidater la convention régissant la rupture conventionnelle. Un bon moyen de supprimer les 15 jours de délai de rétractation. Reste tout de même à croiser les doigts pour que l’administration valide la rupture dans les temps.

 

Option 5 : celle-là ne concerne que ceux d’entre vous qui ont un projet de création ou de reprise d’entreprise. A partir du 1ᵉʳ novembre, si vous êtes dans ce cas (et que vous répondez à tous les autres critères d’éligibilité), vous pourrez même démissionner et toucher vos allocations chômage à taux plein. La dégressivité ne passera pas par vous.

 Lire aussi >> Démissionner et toucher le chômage : une mesure incitative… sur le papier

 

Lire aussi >> Assurance chômage : les nouvelles règles qui impactent les cadres

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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