Pascal Nègre : être sous-payé, ce n'est pas important

Impression générale

En pénétrant dans le bureau de Pascal Nègre, je me suis dit "chic, voilà un patron Rock'nRoll". Et bien en fait Pascal Nègre est plus classique qu'on ne le croit. Quand je dis classique, je veux dire qu'on a ici affaire à un manager. Dans sa manière de recruter, dans ses critères de choix, Négre est tout sauf un saltimbanque. Ce qui le distingue des candidats habituels, c'est peut-être l'absence de langue de bois et de démagogie. Pascal Nègre dit tout haut ce que de nombreux patrons n'osent plus dire que tout bas occupés à caresser la jeunesse et l'air du temps dans le sens du poil. Les jeunes sortis de l'école sont parfois un peu à côté de la plaque, seuls les stages y compris mal rémunérés sont la meilleure clé d'entrée dans l'entreprise, oui il ne faut pas avoir peur de faire le café, oui il faut accepter d'être mal payé quand on démarre. Il y a une sorte de franc parler chez Pascal Nègre qui crée entre son interlocuteur et lui une forme de proximité. On peut aussi ne pas supporter cette manière de penser et estimer qu'il s'agit là d'un langage comment dire... décomplexé ? Ne vous fiez cependant pas à ses faux airs de dilettante (il arrive ce jour-là avec 35 minutes de retard), Pascal Négre n'est certes pas un garçon pressé mais c'est pour mieux atteindre son objectif. Rien ne sert de courir, il faut partir à point.