T'as pas encore twitté ton CV ?

Tiphaine Réto

Exit le fastidieux CV et l'angoissante lettre de motivation. Aujourd'hui, la recherche d'emploi, c'est aussi poétique qu'un gazouillis (« twitter ») ou aussi simple qu'un trombinoscope (« facebook »)... Ou presque.

Si vous n'avez jamais « poké » quelqu'un ou que vous n'êtes le « follower» de personne, on vous le dit tout net : pas sûr que vous soyez à la pointe en matière de recherche d'emploi. Car les réseaux sociaux « Facebook » et « Twitter » sont aujourd'hui présents partout. Y compris dans sa gestion de carrière. « Il faut relativiser : nombre d'employeurs préfèrent encore passer par les annonces traditionnelles, tempère Sophie-Antoine Dautremant, co-fondatrice de Recrutae et spécialiste des solutions de recrutement 2.0. Mais les mentalités sont en train d'évoluer. »

30 % des candidats ont décroché un job sur Twitter

L'entrepreneuse a lancé le site Easy-cv.com qui permet notamment de réaliser des « TweetCv » et des CV conçus spécialement pour Facebook. « Sur Twitter, 80 % des candidats nous disent avoir eu de bons contacts grâce au Tweet CV, 30 % ont même réussi à décrocher un job ou un stage. » Un succès un peu moins ressenti sur Facebook : « On est encore dans les expériences sur Facebook. Alors que Twitter sert à capter l'attention de n'importe qui, Facebook est plus un réseau privé. Mais il peut être utile pour avertir ses amis, à qui on ne parle pas forcément boulot dans la vraie vie, de ses compétences et de ses attentes en termes d'emploi. Ca les aidera à penser à vous quand ils entendront parler d'un poste. »

Elargir le spectre de recrutement

C'est, entre autres, ce qui a décidé Philippe de Rosnay, directeur du cabinet Carrière Cadre, a utilisé les réseaux pour étendre ses méthodes de sourcing : « Depuis février dernier, le marché de l'emploi a vraiment repris et il nous est parfois difficile de trouver des candidats. En postant nos annonces sur Twitter et Facebook, nous élargissons notre spectre de recrutement. Les annonces circulent, notre notoriété s'accroit et les candidatures peuvent ainsi être plus nombreuses. »

Supports complémentaires

Pas question, pour autant, pour le recruteur d'abandonner les vecteurs habituels du recrutement. « Pour les profils « classiques », ils sont souvent suffisant pour dénicher le bon candidat. Mais pour un poste spécifique où nous devrons recherchez des compétences bien précises, les réseaux comme Facebook et Twitter multiplient nos chances de trouver la perle rare. Ce sont des supports complémentaires. »

Twitter réservé au geek ?

Une question de profil ? C'est aussi l'avis de Bertrand Mussard. A 24 ans, le jeune homme recherche un poste de community manager et n'envisage pas un instant d'éliminer Twitter de sa recherche d'emploi : « Pour les métiers du Web, ça fait vraiment parti des canaux à utiliser. Dans mon domaine, toutes les annonces que j'ai vues sur les sites traditionnels d'emploi, je les avais vues passer avant sur twitter. » Mais pour lui, pas de doute : « Twitter est encore réservé à une sorte d'élite geek. Le jour où il sera un peu plus banalisé, on pourra voir d'autres métiers y apparaître. »

A chaque réseau son profil

Même observation pour Sophie-Antoine Dautremant : « En termes de recrutement, Twitter est encore l'apanage des informaticiens. Mais les choses bougent. Nous voyons désormais arriver des recruteurs du monde de l'hôtellerie et de la restauration, par exemple. »

Pour Philippe de Rosnay, la question se pose différemment : « Nous postons des annonces sur tous les types de postes, mais nous savons pertinemment que chaque media fera remonter des profils différents. Sur Facebook, nous aurons plus des candidatures de jeunes diplômés, quand sur Cadremploi, nous aurons des personnes plus expérimentées. »

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Tiphaine Réto
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