Les trois échecs dont il faut parler en entretien d'embauche (si, si...)

Sylvie Laidet-Ratier

Pas facile d’évoquer ses échecs face à un recruteur… Pourtant, cette posture peut jouer en votre faveur si vous en parler habilement. Voici trois exemples de plantage qu'il peut même être vertueux de mentionner.

Il existe de "bons" échecs à mentionner en entretien. En voici trois qui font le job.

Les trois échecs dont il faut parler en entretien d'embauche (si, si...)
Il existe de "bons" échecs à mentionner en entretien. En voici trois qui font le job.

Un projet qui a tourné court

« Parler brièvement d’un projet qui n’a pas abouti, c’est faire preuve d’une certaine humilité. C’est la preuve que le candidat est conscient des axes d’amélioration à travailler, explique Séverine Coussot, ex consultante en recrutement chez Hudson (désormais chez Talenance). Mais évidemment, pas question de faire un monologue sur un échec pendant l’entretien », prévient-elle.

L’exemple : « Un candidat m’a un jour expliqué qu’il avait créer sa petite entreprise de transport mais, ayant mal ficelé son business plan, il a du cesser son activité au bout de deux ans. Il a reconnu qu’il avait davantage le profil d’un salarié que l’âme d’un entrepreneur. Son honnêteté et sa transparence ont été payantes. Il a été embauché », se rappelle Séverine Coussot.

Un objectif pro non atteint

Évoquer une mission écourtée ou une période d’essai non validée instaure un « climat de confiance et de transparence », estime Francis Bernard, responsable de l’activité recrutement du cabinet de conseil en ressources humaines JLO. « Cela permet aussi au recruteur d’apprécier les facultés de résilience du candidat : comment il s’est servi de cet échec pour rebondir ou le transformer en levier de réussite, en interne, ou en externe ; quelles leçons il en a tiré par la suite », considère le spécialiste.

L’exemple : « J’ai reçu une jeune chargée des ressources humaines qui devait aussi assumer la création et la montée en puissance d’une mission handicap. En interne, elle n’a pas réussi à mobiliser suffisamment de personnes pour que le sujet décolle vraiment. L’employeur a mis fin à sa période d’essai. En me parlant de cet échec, elle m’a expliqué qu’elle préférait travailler dans une organisation plus matricielle. En tout cas, qu’elle ne semblait pas prête à fonctionner en mode projet », se souvient Francis Bernard.

L’erreur de parcours

Mentionner une faute d’aiguillage, un mauvais choix d’orientation, le fait d’avoir accepté un poste en décalage avec sa formation ou d’avoir fait un choix professionnel en désaccord avec ses ambitions profondes, par exemple, permet d’apprécier votre faculté à vous remettre en cause. « Nous cherchons à savoir quels enseignements le candidats tire de ses échecs », indique Thierry D’Artigues, responsable du développement et de la gestion des RH chez MMA.

L’exemple : « J’ai rencontré une candidate diplômée en gestion de patrimoine qui travaillait comme conseillère dans la banque mais qui voulait faire de l’audit interne. Pour celle, cette « fausse route » était vécue comme un échec. Elle m’a expliqué comment elle s’était donné les moyens de se réorienter : en suivant des cours du soir pour devenir auditeur interne. J’ai particulièrement apprécié son analyse de la situation et sa réactivité pour se repositionner», raconte Thierry D’Artigues.

Première publication : 2014. Dernière mise à jour : avril 2024.

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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