DIF : 4 clés pour obtenir la formation qui vous intéresse

Sylvie Laidet-Ratier

Depuis 2004, chaque salarié capitalise 20 heures de droit individuel à la formation (DIF) par an. Une aubaine pour développer vos compétences. Mais les demandes des salariés dans ce cadre ne sont pas toujours acceptées. Nos conseils pour décrocher la formation DIF qui vous intéresse.

Mon employeur peut-il vous imposer une formation ? En théorie non, car la loi ne limite pas le champ du droit individuel à la formation (DIF) à certaines formations en lien direct avec le métier ou la fonction exercée. Or dans les faits, le départ en formation DIF d’un salarié est subordonné à l’accord de son employeur. « Donc il est légitime qu’il y trouve son compte », souligne Mathilde Bourdat, responsable de l’offre sur la formation à la Cegos.

1 - Prendre conseil auprès de votre comité d'entreprise

Si des priorités de formation ont été décidé au niveau de la branche professionnelle ou via un accord d’entreprise, le comité d’entreprise (CE) en est informé. « D’ailleurs, tous les ans, le CE est consulté sur le sujet du DIF », ajoute-t-elle. Se rapprocher du CE paraît donc judicieux pour connaître la politique de l’entreprise sur le sujet.

2 - Formulez une demande précise

La demande, réalisée par écrit, indique les dates de la formation, le nom de l’organisme (nécessairement un organisme de formation déclaré en préfecture), l’objectif de la session ainsi que le timing des cours. « Choisir une formation diplômante ou un stage auprès d’un organisme déjà référencé par l’entreprise peut être judicieux. L’employeur aura peut-être négocié des tarifs avantageux, donc au final votre demande de DIF lui coûtera moins chère », souligne Mathilde Bourdat. Mais surtout, faites valoir que cette formation sera aussi bénéfique à l’entreprise. Soulignez notamment les compétences transverses que vous allez développer ou acquérir.

3 - Mixez les dispositifs

Vous pouvez évoquer, pour convaincre votre employeur, un mix de formation « hors temps de travail » et « durant le temps de travail ». « Des formations DIF durant le temps de travail, si tant est qu’un accord de branche le prévoit, ne coûtent que le salaire et les frais pédagogiques à l’employeur. Hors temps de travail, ce dernier doit s’acquitter de ces frais plus d’une allocation de formation équivalente à 50% du salaire net du collaborateur, donc c’est plus onéreux », décompte-t-elle. Pour montrer votre bonne motivation et votre engagement, vous pouvez donc proposer un montage formation à votre employeur, en fonction de ses besoins : un mix de vos heures capitalisées au titre du DIF, d'un congé individuel de formation (CIF) et du plan de formation interne à l'entreprise.

4 - Evitez la confrontation

Même si vous découvrez que votre employeur tente de vous imposer un catalogue de stage alors qu’aucune priorité de formation n’a été définie par accord, n’allez pas au clash. Reformuler votre demande une nouvelle fois. « L’employeur ne peut refuser que deux années de suite votre demande de DIF. Si tel est le cas, vous devenez prioritaire pour un CIF. Dans ce cas, l’Opca en charge du CIF, en général le Fongecif, prend en charge tout ou partie des coûts pédagogiques et du salaire. Il se fait ensuite rembourser par l’employeur », explique notre expert. Vous réglerez l’éventuel différentiel. Sachez cependant qu'un cadre n'a en général accès à ce dispositif, financé par les organismes paritaires agréés par l’État, qu'une fois par an. N'utilisez pas votre CIF à la légère !

Sylvie Laidet © Cadremploi.fr

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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