Audit et conseil : comment gagner plus ?

Sylvie Laidet-Ratier

Quels sont les critères de rémunération des cabinets ? Voici les astuces qui pourraient vous permettre de gagner plus.

Grille de salaire à la tête de l'école

Le secteur n'échappe pas à cette règle. Le salaire d'embauche des jeunes diplômés dépend de la réputation de leur école d'origine. Pour cela, les recruteurs ont confectionné des grilles de salaires. Plus l'établissement est prestigieux, plus le salaire est important. Et inversement. A noter également que les salaires sont moins importants en province qu'en région parisienne.

Un fixe à valeur ajoutée

Même s'ils n'aiment pas qu'on le dise ainsi, plus le cabinet facture cher la mission aux clients, mieux le collaborateur est rémunéré. « C'est compréhensible car les missions chères sont des missions à forte valeur ajoutée pour lesquelles il faut sélectionner les collaborateurs les plus brillants », commente Benedict Wittet, manager du département audit et expertise au sein du cabinet Hays. Toutefois, rapporté au temps de travail effectif, le taux horaire baisse rapidement. A l'autre bout du spectre, les missions de production ou de saisie de chiffres, donc à moins forte valeur ajoutée, sont moins bien rémunérées.

Variable discrétionnaire

Les consultants et auditeurs n'échappent pas à une part variable de leur rémunération. « Elle est très faible au début et avoisine les 2 000 à 3 000 euros par an au bout de 3 ans d'expérience », relève Marlène Ribeiro, directrice de la division audit, conseil et expertise du cabinet de recrutement Michael Page.

C'est d'ailleurs ce qui différencie les « top performer » des autres collaborateurs. Les critères d'évaluation portent évidemment sur l'atteinte d'objectifs groupe pour le versement ou non de primes de participation et/ou d'intéressement mais pas seulement. La part variable liée aux performances individuelles est également de rigueur.

A défaut d'objectifs commerciaux quantitatifs, les consultants sont néanmoins évalués sur leur taux de staffing. « C'est-à-dire sur leur nombre de jours de mission réalisés par an. Un consultant qui fonctionne bien doit être en permanence demandé par un senior manager pour se lancer sur de nouveaux projets. Chaque année, les consultants sont évalués par 4 ou 5 managers différents selon le nombre de projets réalisés », explique Marlène Ribeiro.

Les consultants sont aussi jugés sur la qualité de leur travail et sur leur capacité à s'investir sur des projets annexes. « Nous sommes également attentifs à leur collaboration active au sein de l'équipe de recrutement, à leur participation aux actions écoles et au fait qu'ils animent des formations », souligne Sylvie Bernard-Curie, associée, DRH de KPMG audit.

Quelle marge de négociation ?

A part les cadors des écoles très prestigieuses, rares sont les candidats débutants qui peuvent aujourd'hui négocier à la hausse leur salaire d'embauche. Sauf parfois ceux passés par l'alternance. « Mis bout à bout, ces candidats affichent une expérience terrain certaine, et souvent dans le secteur. En entretien de recrutement, ils peuvent donc expliquer comment ils ont su gérer les périodes très chargées et les périodes plus creuses. Les recruteurs sont à l'écoute de ce type de profil car ils sont opérationnels plus rapidement», souligne Benedict Wittet.

« Toutes les formes de collaboration, à savoir des stages longs ou de l'apprentissage, permettant de se tester, sont une garantie pour l'avenir. L'entreprise peut ainsi évaluer la capacité de l'apprenti ou du stagiaire à animer un collectif. Et le collaborateur peut, de son côté, estimer sa capacité à s'épanouir dans notre univers », confirme Jean-Marc Mickeler, associé, responsable de la marque employeur chez Deloitte. Dans ce cabinet, la moitié des auditeurs et consultants en poste a fait un stage ou un apprentissage avant. « Une alternance réussie chez nous peut permettre un salaire d'embauche plus important mais aussi accélérer la carrière du collaborateur qui au bout d'un an, peut sauter un grade », ajoute-t-il.

Quelle évolution salariale ?

Au bout de 3 ans en moyenne, les écarts de salaires initiaux sont gommés. A condition évidemment d'être performant, voire très performant.

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Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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