Quand peut-on demander une prime exceptionnelle ?

Sylvie Laidet-Ratier

Pas la peine d’attendre un entretien dédié aux négociations salariales annuelles. Dans une carrière, de nombreuses occasions justifient une demande de prime exceptionnelle. Illustrations.
Quand peut-on demander une prime exceptionnelle ?

Une prime…. en contrepartie d’une demande d’augmentation refusée

Il peut arriver qu’une entreprise ne puisse pas (ne souhaite pas) s’engager sur le long terme en vous accordant une augmentation de salaire. Vous êtes alors légitime pour demander une prime exceptionnelle. « Une fois le principe de la prime acté, évitez de vous positionner spontanément sur un montant au risque de voir votre patron se fermer définitivement. Mieux vaut le questionner par une phrase du genre : "pour toi, quel serait le montant de la prime que tu pourrais m’accorder ?". Enfin, définissez clairement la date de versement », recommande Thierry Krief, fondateur et dirigeant du cabinet NegoAndCo.

Bon à savoir : vous pourriez aussi négocier un avantage en nature.

Une prime… en amont d’un projet stratégique pour l’entreprise

Contrairement aux idées reçues, demandez une prime à la clôture d’un grand projet, même rondement mené, n’est sans doute pas le meilleur timing. « Les bons résultats passés n’ont plus vraiment de valeur pour l’entreprise. Donc mieux vaut anticiper et aborder le sujet d’une prime en amont du lancement du chantier », conseille-t-il. Des phrases du genre, "ce projet est un vrai challenge pour moi, il va me demander un surinvestissement évident. Il ne me paraîtrait pas anormal de percevoir une prime exceptionnelle à l’issue de cette réalisation. Es-tu d’accord sur le principe ?". Une fois, le principe entériné, poursuivez avec la négo sur le montant et la date de versement.

Une prime… en cas de résultats exceptionnels de l’entreprise

Évidemment, cela s’entend si votre employeur ne vous verse pas déjà une prime d’intéressement et/ou de participation. « Si tel est le cas et que vous avez dépassé vos objectifs individuels déterminés en début d’année, vous êtes légitime pour demander une prime au titre des résultats annuels exceptionnels annoncés », argumente Stéphane Thiriet, manager senior au sein du cabinet Attitudes AlterNego.

Une prime…. en cas de promotion sans augmentation

Dans certaines entreprises, prendre du galon (horizontalement ou verticalement) n’est pas toujours synonyme d’augmentation de salaire. Toutefois, vous acceptez ce poste car le champ d’action et les nouvelles responsabilités vous motivent. « Demandez un welcome pack, un petit coup de pouce la première année de prise de fonction est tout à fait audible par un manager. Et plus facilement accepté qu’une augmentation immédiate et durable », observe Stéphane Thiriet.

Une prime… pour rester dans l’entreprise

« Si vous êtes sur le point de vous faire débaucher mais que votre employeur actuel tient à tout prix à vous retenir, vous pouvez négocier une augmentation de salaire et/ou une prime exceptionnelle. Le montant peut par exemple correspondre à la somme proposée par l’autre société, voire un peu plus », souligne Thierry Krief de NegoAndCo. Toutefois, attention à ne pas accepter cette contre-proposition pour de mauvaises raisons. Si vous aviez décidé de quitter la boîte pour un nouveau défi plus engageant, de nouvelles responsabilités, un nouvel environnement de travail, etc… il n’est pas certain que cette prime vous satisfasse entièrement sur le long terme.

Une prime… en guise de bienvenue dans une nouvelle boîte

Il se peut qu’en démissionnant de votre entreprise actuelle, vous passiez à côté du versement de votre bonus annuel (même si légalement votre employeur doit vous régler cette somme). « En contrepartie de votre démission, négociez un golden hello avec votre nouvel employeur. « Cette prime de bienvenue peut servir à rattraper le bonus non payé mais aussi l’ancienneté dans votre fonction », souligne Thierry Krief.

4 choses à ne surtout PAS faire pour obtenir une prime exceptionnelle

  • Ne pas en demander et attendre qu’elle tombe toute seule
  • Se comparer aux autres
  • Ne pas préparer d’arguments factuels
  • Rester campé sur un montant sans accepter de négocier

Encore un refus de prime ? Regardez ce que d’autres peuvent vous proposer en créant une alerte sur les postes qui vous intéressent.

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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