Apprendre l’anglais par téléphone : la bonne solution ?

Régis Delanoë

La maîtrise de l’anglais, est-ce vraiment simple comme un coup de fil ? Certains formateurs recommandent ce mode d’apprentissage, et pas seulement pour des raisons de coût et de disponibilité. Le téléphone étant le moyen de communication de base en milieu professionnel, mieux vaut s’adapter à cet outil et à ses spécificités, assurent-ils.
Apprendre l’anglais par téléphone : la bonne solution ?

Facile d’accès

« Le premier argument en faveur du cours d’anglais par téléphone, c’est son côté pratique et facile d’accès », signale Emmanuel Fays, fondateur de l’organisme de formation spécialisé TELAB.

Il faut bien admettre que personne ne peut se cacher derrière l’excuse d’une webcam qui fonctionne mal, d’une mauvaise connexion Internet ou de difficultés à appréhender les nouvelles technologies pour manquer ses cours de langues : a priori, tout le monde possède un téléphone et sait s’en servir.

« Un rendez-vous convenu à l’avance, un coup de fil à passer et vous voici en relation directe avec un prof : rien de plus simple », avance Olivier Haquet, fondateur d’ADomLingua,

Moins coûteux

Olivier Haquet signale également « l’argument du prix par rapport aux cours présentiels ». Comptez en moyenne entre 35 et 45 euros de l’heure pour le téléphone, contre près du double pour du face-à-face avec un professeur en cours particulier.

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« Les coûts de déplacement en moins se répercutent forcément sur la facture », poursuit-il. Pour trouver des tarifs en présentiels inférieurs à ceux par téléphone, il faut se contenter de cours collectifs délivrés dans les locaux d’instituts de formation (autour de 15 euros/heure de moyenne).

Un cours entre deux rendez-vous

Autre argument massue en faveur du cours par téléphone : sa grande flexibilité.

« Vous pouvez caler un rendez-vous le matin avant de débuter votre journée de travail, en fin de journée, à la pause de midi et même entre deux réunions, lors d’un déplacement ou pendant les congés », indique Emmanuel Fays, qui constate que « cet aspect est très apprécié des cadres, qui ont généralement un planning chargé et peu de longues plages de temps à consacrer bien en avance à ce type de cours. »

D’autant plus que, complète Olivier Haquet, « cette souplesse passe aussi par une possibilité de décaler ou d’annuler un cours du jour au lendemain sans que cela ne pose de problèmes logistiques. »

Un format adapté

Les organismes de formation proposent généralement des cours par téléphone d’une durée comprise entre 25 et 45 minutes. D’après Emmanuel Fays, c’est idéal : « Nous avons une capacité de concentration moyenne de 30 minutes donc c’est parfaitement adapté. En présentiel, pour rentabiliser le coût de transport, les cours durent 1 à 2 heures et le décrochage est alors important. »

Le téléphone, moyen de communication du quotidien

En milieu professionnel, les cadres vont généralement passer par le mail ou le téléphone pour communiquer avec des anglophones. C’est le constat fait par Jeanette Franklin, directrice pédagogique d’Easy Access English : « Oralement, on va plus souvent passer un coup de fil à un confrère ou un client anglophone que le rencontrer de visu. Il faut donc s’habituer à ce format de communication particulier sans langage corporel. »

Seule la parole compte et l’apprentissage est plus efficace, complète Emmanuel Fays : « Il est plus facile d’être à l’aise avec le présentiel quand on a appris par téléphone plutôt que l’inverse car on récupère des stimuli sensoriels qui aident à la compréhension d’autrui. »

De l’individuel à la carte

Par définition, un échange téléphonique se fait d’une personne à une autre, en l’occurrence un formateur et un stagiaire apprenant. Pour ce dernier, c’est un privilège que de pouvoir bénéficier de l’aide d’un professeur à lui tout seul le temps d’une session.

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« La personnalisation est beaucoup plus facile qu’en cours collectifs, pointe Jeanette Franklin. On peut s’adapter à la fonction de la personne et à ses besoins du moment. » Par exemple en aidant l’apprenant à préparer une présentation en anglais, à travailler ses techniques de négociation pour un profil commercial ou à enrichir le vocabulaire anglais de la logistique pour un cadre en supply chain.

Niveau débutant non recommandé

Reste une question : le cours par téléphone est-il adapté à vraiment tout le monde ?

« Je déconseille ce mode d’apprentissage aux grands débutants ou aux personnes ayant un blocage avec l’anglais, réponde Olivier Haquet. L’absence de langage corporel rend l’apprentissage plus complexe au début et nécessite un niveau scolaire de base. » Une affirmation nuancée par Jeanette Franklin : « Le téléphone apporte de l’intime et permet aux personnes stressées de plus facilement se livrer, avec un droit à l’erreur plus facilement admis qu’en cours collectifs. »

Régis Delanoë
Régis Delanoë

Après un Master obtenu à l’Institut d’études politiques de Rennes, Régis Delanoë s’est mis à son compte en tant que journaliste indépendant. Multitâche, il travaille depuis plus de dix ans dans le vaste domaine de la presse écrite et web. Enquêtes, reportages, interviews et veille de l’actualité : il s’est notamment spécialisé dans le secteur de l’emploi et de la formation, s’intéressant de très près aux nouvelles tendances et aux évolutions à venir en la matière.

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