
Chassé à 60 ans
A 60 ans, Alain Balaguer a encore « envie de travailler 5 ou 7 ans ». Il faut dire qu'il travaille sur de gros projets de transformation technologique d'entreprises et ne s'ennuie pas. Alors quand il sent que le vent tourne chez son ancien employeur (Atos), il répond aux sollicitations des chasseurs de têtes.
Son objectif ? Un poste moins hiérarchique et plus fonctionnel et de préférence pas dans une grande société du CAC. « Le cycle de changement y est trop rapide, parfois tous les 3 ou 6 mois. Dans une plus petite structure, les changements sont plus lents, il y a donc davantage de sérénité dans les projets. A ne pas confondre avec du confort car les challenges technologiques sont nombreux », précise-t-il.
Avec ses 25 années passées dans les telecoms et les services, ajoutées aux 6 années dans l'industrie, il a cumulé des expertises tech et managériales que le marché s'arrache aujourd'hui.
Recruté sans frein sur son âge
Il est donc chassé pour un job de directeur de programme chez Fujitsu France (300 personnes). Il passe des entretiens avec un chasseur de têtes, puis avec son futur N+1, des collaborateurs fonctionnels de services avant-vente et cloud, les RH. A la fin, il demande à s’entretenir avec son futur responsable de département.
On s’est tutoyé de suite et on a abordé les avantages et les inconvénients du poste à pourvoir. Il n’a jamais été question d’âge dans le process de recrutement mais de mon savoir-faire, de mes compétences et mon savoir-être.Alain Balaguer, directeur de programme chez Fujitsu France, depuis juin 2022
Le poste réputé stressant ne lui fait pas peur. Au contraire, son expérience lui a permis de maîtriser au mieux le travail sous pression. Un avantage sur des candidats plus jeunes.
Un salaire d’expérimenté
En termes de salaire, il a d’abord décliné une offre égale à sa précédente rémunération pour demander +10%. Quels arguments a-t-il mis en avant ?
« Aucun. Ma demande était celle-là et n’était pas négociable. Je connaissais ma valeur sur le marché au vu de mon expérience », ajoute-t-il.
Un senior “idéal” qui a peaufiné son employabilité
Aujourd’hui, son âge est selon lui un atout au quotidien.
Je force un peu plus le respect que d’autres, je suis plus écouté et j’accède facilement au top managers et tout le monde le sait.
Pour rester employable durant toute sa carrière, Alain Balaguer n'a eu de cesse de se remettre en question. Il a par exemple changé de fonction tous les 3 ans en interne et quand aucune autre évolution n’était possible, il passait par la case « mobilité externe ».
Il a également passé des certifications sur le mode projet, la méthode agile, le cloud… et a récemment mobilisé son compte personnel de formation (CPF) pour accroitre ses compétences en anglais, la langue de travail chez Fujitsu.
La formation est la clé de l’employabilité, sinon le temps passe et le marché change mais sans vous
Alain Balaguer est également un homme de réseaux depuis plus de 30 ans. Il donne des conseils, rencontre régulièrement des pairs… « si jamais j’avais besoin de saisir une autre opportunité ». Ce sexagénaire est d’ailleurs toujours dans les petits papiers des chasseurs de têtes, même s’il reconnait être en règle générale assez fidèle à ses employeurs.
Un exemple de post partagé avec son réseau :

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.