
Ils témoignent
- Emmanuelle Le Merrer, VP Talent Acquisition chez Schneider Electric.
- Dominique Barbet, délégué emploi et développement RH chez GRDF
- Charlotte Gouiard, responsable RH Tech & Expérience Candidats chez Mazars.
Deux tiers des embauches en alternance dans les TPE et PME
Le nombre de contrats d’apprentissage signés dans le secteur privé a augmenté de 40 % par rapport à 2019
Enfin une bonne nouvelle sur le front de l’emploi des jeunes cadres ! En 2020, les entreprises ont fait fi du contexte sanitaire et se sont massivement tournées vers l’alternance. Selon les chiffres du ministère du Travail dévoilés il y a quelques jours, le nombre de contrats d’apprentissage signés dans le secteur privé a augmenté de 40 % par rapport à 2019 pour s’établir à 495 000. S’ajoutent à cela, les contrats signés par la fonction publique, qui recrute également des alternants même si l’apprentissage et la professionnalisation sont régis par des contrats de droit privé.
Malgré la crise, les entreprises de tous secteurs telles que Veolia, Engie, BNP-Paribas, Total, Wavestone, Apicil... ont poursuivi leur stratégie en matière d’alternance. « Chez Schneider Electric, l’alternance est en forte augmentation depuis 4 ans. En 2021, nous devrions atteindre la barre symbolique des 1000 alternants accueillis, de niveau BEP à Master 2 », se réjouit Emmanuelle Le Merrer, VP Talent Acquisition chez Schneider Electric.
Les TPE et PME, qui représentent deux tiers des embauches d’alternants, ont également répondu présent. En 2020, elles ont signé 322 000 contrats d’apprentissage.
58 % des alternants dans l’enseignement supérieur
Pour répondre aux enjeux de l’industrie du futur, nous apprécions d’embaucher des jeunes alternants issus d’écoles d’ingénieurs;Emmanuelle Le Merrer, VP Talent Acquisition chez Schneider Electric
L’intérêt pour l’alternance s’explique en partie par la part croissante des contrats signés pour préparer un diplôme de l’enseignement supérieur. Et là aussi, c’est du jamais vu en 2020 :
- 22 % des contrats d’apprentissage concernaient la préparation d’un diplôme de niveau Bac+2,
- 17,5 % d’un diplôme de niveau Bac+3/+4
- et 18 % un diplôme de niveau Bac+5 et plus.
Un véritable basculement puisque les formations de type CAP, BEP et BAC ne représentent plus « que » 42 % de l’ensemble des contrats.
« L’alternance est, pour nous, un moyen de recruter des jeunes sur des métiers en tension. Pour répondre aux enjeux de l’industrie du futur, nous apprécions d’embaucher des jeunes alternants issus d’écoles d’ingénieurs ayant des compétences actualisées en analyse de la donnée, en réalité virtuelle... », explique Emmanuelle Le Merrer.
Une stratégie de sourcing également adoptée par GRDF, qui proposera 500 postes ouverts à l’alternance en 2021. « Les étudiants ingénieurs spécialisés dans les métiers nouveaux comme l’essor du gaz vert nous apportent des regards différents sur nos projets », confirme Dominique Barbet, délégué emploi et développement RH chez GRDF.
L’alternance devient une pré-embauche
En moyenne, nous recrutons entre 75 et 80 % des alternants à l’issue de leur contratCharlotte Gouiard, responsable RH Tech & Experience Candidats chez Mazars
Les mesures mises en place en juillet 2020 par le gouvernement dans le cadre du plan « 1 jeune 1 solution » ont également contribué à l’explosion de l’alternance en 2020. Prolongé jusqu’à la fin du mois de mars, la prime à l’embauche permet par exemple aux entreprises de toucher 8000 euros lorsqu’elle recrute un étudiant majeur en apprentissage.
- GRDF estime de 5 à 10 % le volume d’alternants supplémentaires qu’il a réussi à recruter grâce à cette aide.
- Pour Schneider Electric, cette prime a été « un plus » selon Emmanuelle Le Merrer, mais pas un facteur déclenchant à l’embauche d’alternants.
Autant d’éléments qui laissent entrevoir une année 2021 dynamique en matière de recrutements de jeunes alternants. En plus de mettre un premier pied dans l’entreprise tout en payant leurs études, les jeunes cadres ont donc tout à gagner de ce dispositif.
Car pour beaucoup d’entreprises, il s’inscrit dans une logique de pré-embauche. « En moyenne, nous recrutons entre 75 et 80 % des alternants à l’issue de leur contrat. C’est un taux de transformation de 10 points plus élevé que chez les stagiaires de fin d’études », confie Charlotte Gouiard, responsable RH Tech & Experience Candidats chez Mazars, qui s’entourera d’une cinquantaine d’alternants d’ici le mois d’août.

Après avoir occupé le poste de rédactrice en chef d’ExclusiveRH.com (entre autres), je travaille désormais à mon compte. Pour Cadremploi, je contribue à la rubrique Actualités via des enquêtes, des interviews ou des analyses sur les évolutions du monde du travail, sans jamais oublier l'angle du digital.