
Des intentions d’embauche en hausse au 4e trimestre 2022 malgré les incertitudes
La dernière note de conjoncture de l’Apec pour le 4ᵉ trimestre 2022 (voir méthodologie ci-dessous*) annonce que 62% des grandes entreprises (on compte environ 300 grandes entreprises en France) et des ETI (elles sont environ 5800 en France) ont l’intention de recruter au moins un cadre d’ici la fin de l’année. C’est le cas de 19% des PME (qui représentent environ 140 000 entreprises en France) et de seulement 6% des TPE (qui représentent 96% des entreprises, soit 3.67 millions d'entités), traditionnellement plus exposées aux chocs économiques.
Des cadres prêts à changer d'employeur pour gagner plus
Les cadres ne vivent pas dans un caisson étanche : ils savent que le marché leur est très favorable. La moitié (46%) se dit "en veille". Ils sont même majoritaires à juger cool le changement d'emploi : 54% des cadres voient une opportunité, plutôt qu'un risque dans l'idée de quitter leur employeur actuel.
Même s'ils restent à l'affût, rares sont ceux qui sauteront le pas. Certes, 6 cadres sur 10 vont consulter les offres d'emploi au 4e trimestre et ils acceptent même de passer des entretiens - L'Apec signale qu'un tiers des cadres du panel a été contacté par un cabinet de recrutement, soit 5 points de plus qu'à la même période de l'an passé - mais seuls 13% envisagent de démissionner dans les trois mois.
Un paradoxe ? Pas vraiment. Leurs exigences en matière de salaire ont grimpé et ne correspondent pas aux offres du marché. 71% d'entre eux se disent préoccupés pour leur pouvoir d'achat et ne quitteront leur job actuel qu'à condition de gagner plus. Les recruteurs sont prévenus !
Vers un record de 282 000 recrutements en 2022
Malgré les incertitudes sur la santé économique du pays perdurent, l'Apec prédit un record de recrutements de 282 000 cadres en 2022, qui battrait au passage le précédent pic d'avant covid (281 300 en 2019).
51% de recrutements jugés difficiles
Mais les entreprises vont devoir déployer de gros efforts pour parvenir à ces chiffres car les traditionnelles galères n'ont pas disparu. D'ailleurs 51% des entreprises s'attendent à rencontrer trois types de difficultés liées au cocktail désormais habituel : le manque de candidats, les candidatures à côté de la plaque et la guerre des talents.
Classement des métiers cadres difficiles à pourvoir
Des difficultés à trouver les candidats qui varient selon les fonctions : ainsi 67% des recrutements d'informaticiens sont jugés difficiles mais seulement 36% des embauches dans la finance/compta/audit par exemple :
53% des cadres pensent retrouver facilement un emploi équivalent
Le rapport de force est favorable à une majorité de cadres mais pas à tous. Une grande majorité d'informaticiens (66%) estime qu'ils n'auront aucun mal à retrouver un emploi équivalent, idem pour d'autres métiers à fort contenu technique comme la production industrielle/chantiers (60%) ou les cadres des études/R&D (57%).
En revanche, dans d'autres métiers, la confiance n'est pas unanime : seuls 35% des DG et 46% des fonctions support (administration / RH / communication / droit) pensent retrouver un job salarié sans difficultés.
* Le Baromètre Apec 4e trimestre 2022 repose sur deux enquêtes menées du 5 au 16 septembre 2022 : une enquête en ligne auprès d’un échantillon de 2 000 cadres et une enquête téléphonique auprès d’un échantillon de 1 000 entreprises.
Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.