
- Une nouvelle cellule de conseil en décarbonation au sein de BNP-Paribas
- Des doubles profils internationaux au sein de la cellule "Low-Carbon Transition"
- "Low-Carbon Transition Group" : ce qu'en dit Thierry Laborde, directeur général délégué de BNP Paribas
- Exemples de mission au sein de la cellule "Low-Carbon Transition"
- L’avis de Xavier Blot, professeur associé « Changement climatique & transition énergétique » à l’EM Lyon
Ils témoignent
- Constance Chalchat, Responsable de l’engagement d’entreprise & Chief Sustainability Officer de l’activité Global Markets chez BNP Paribas CIB
- Xavier Blot, professeur associé « Changement climatique & transition énergétique » à l’EM Lyon
Une nouvelle cellule de conseil en décarbonation au sein de BNP-Paribas
Cadremploi : Quelle est la mission du "Low-Carbon Transition Group" ?

Constance Chalchat : Lutter collectivement contre le réchauffement climatique et accompagner les transformations dont le monde a besoin sont des enjeux majeurs pour nos sociétés. L’objectif de cette organisation dédiée est précisément d’accompagner nos clients entreprises et institutionnels dans l’accélération de leur transition vers une économie durable et bas carbone et ainsi de mettre la finance au service de leurs transformations.
Des doubles profils internationaux au sein de la cellule "Low-Carbon Transition"
Combien de personnes y travaillent ?
C.C. : À terme, cette équipe sera composée de 250 conseillers experts internationaux, parmi lesquels 150 experts du groupe BNP Paribas issus des équipes de conseils, de marché de capitaux et de spécialistes sectoriels déjà engagés au quotidien dans la transition bas carbone. Une centaine de recrutements sont encore prévus, dont deux tiers en Europe, d’ici trois ou quatre ans. Ces embauches seront réalisées par le biais du recrutement externe mais aussi de la mobilité interne.
Quelles compétences recherchez-vous pour cette cellule ?
C.C. : Nous recherchons des profils divers, disposant d’une double-compétence en finance et en développement durable et ayant à cœur de mobiliser leur expertise au service de la transition énergétique et d’une société plus vertueuse. Typiquement, nous visons les profils qui lisent le rapport du GIEC et se passionnent personnellement pour ces sujets ! Ce sont des profils encore rares sur le marché car les expertises ESG sont encore récentes et évoluent rapidement. C’est la raison pour laquelle chaque recrue, qu’elle vienne de l’interne ou de l’externe, bénéfice d’un programme de formation très solide dans le cadre de notre « Sustainability Academy » : le « Cambridge Institute for Sustainability leadership ». Nous avons également créé un Graduate Program en finance durable très international qui bénéficie également de cette formation.
"Low-Carbon Transition Group" : ce qu'en dit Thierry Laborde, directeur général délégué de BNP Paribas
Interview menée par Christophe Jakubyszyn pour Good Morning Business le 3 mai 2022.
https://youtube.com/clip/Ugkx7LVYA5cLuLPCAXFWvZSYn0lncyRroYhs
Le petit plus que vous attendez chez ces profils d’experts ?
C.C. : Une expertise sectorielle. Notre enjeu est notamment d’accompagner les entreprises qui évoluent dans des secteurs qui sont aujourd’hui les plus émetteurs de CO2 : l’automobile, l’énergie, le transport... Or, comme les enjeux de développement durable sont spécifiques d’une filière à l’autre et d’un pays à l’autre, de même que leur matrice de matérialités, nous avons besoin d’experts qui connaissent ces différents environnements sectoriels. À ce titre, nous avons par exemple déjà développé une expertise forte sur l’hydrogène vert. Par ailleurs, en matière d’environnement, de social et de gouvernance, les expertises doivent être mises à jour continuellement. Le volet règlementaire demande à lui seul une formation en continu. Nous attendons donc de ces experts qu’ils aient une curiosité insatiable pour ces nouveaux enjeux.
Exemples de mission au sein de la cellule "Low-Carbon Transition"
Sur quels projets travaillent-ils par exemple ?
C. C. : Les experts du « Low Carbon Transition Group » – qui peuvent être des banquiers conseil en M&A, des banquiers spécialisés dans la Green Tech, des ingénieurs environnementaux, des data scientists en ESG... – accompagnent notamment la croissance d’entreprises « vertes » : récemment, nos équipes ont par exemple aidé Lhyfe, un fournisseur d’hydrogène dont la production n’émet pas de CO2, dans le cadre de sa levée de fonds. Nos experts participent également au financement de projets : nous accompagnons le développement de l’entreprise Ionity, qui produit des bornes de recharge pour des véhicules électriques. Autre exemple : nos experts assistent des énergéticiens dans leurs projets de transformation. En cela, ils apprécient de tenir le rôle d’agents du changement aux côtés de leurs clients, pour adresser l’un des plus gros défis de nos sociétés.
L’avis de Xavier Blot, professeur associé « Changement climatique & transition énergétique » à l’EM Lyon

« « Aujourd’hui, toutes les initiatives pour favoriser la transition énergétique sont bonnes à prendre ! Nous devons remplir le paysage économique de nouveaux mécanismes d’action. Pour autant, ces derniers ne sont qu’un point de départ sur lequel il ne faut pas s’appesantir, au risque de verser dans le « greenwashing ».
Comme les autres entreprises bancaires, BNP Paribas est très attendu sur le sujet et se doit de remplir sa mission. La création de cette cellule est un bon premier pas. Je pense toutefois que le groupe aura du mal à recruter les profils qu’il recherche, ces derniers étant encore nouveaux et peu présents sur le marché de l’emploi européen. Depuis 2015 et l’Accord de Paris qui a donné un cadre à la lutte contre le changement climatique, de nouveaux outils ont été donnés aux entreprises pour piloter leur transition. Toutefois, les experts capables d’utiliser ces outils sont extrêmement rares, d’autant plus dans la finance, qui est un secteur défini par une réglementation, avec des critères ESG stricts et des enjeux sur les risques climatiques qui lui sont propres.
Par ailleurs, aujourd’hui, dans un contexte empreint d’incertitude, il est difficile pour les étudiants de se positionner sur ces nouveaux métiers. Le facteur clé de succès de BNP Paribas sera donc sa faculté à former ses recrues en interne. Le niveau de salaire sera également un point de vigilance. Même si la finance a une capacité plus importante que d’autres filières, notamment industrielles, elle devrait être en mesure de proposer des salaires plus attractifs, surtout si elles souhaitent recruter des moutons à cinq pattes. La loi de l’offre et de la demande devrait également favoriser ce rééquilibrage. »

Après avoir occupé le poste de rédactrice en chef d’ExclusiveRH.com (entre autres), je travaille désormais à mon compte. Pour Cadremploi, je contribue à la rubrique Actualités via des enquêtes, des interviews ou des analyses sur les évolutions du monde du travail, sans jamais oublier l'angle du digital.