
- Qui recrute ?
- Les postes à pourvoir dans les brasseries artisanales
- Les qualités requises pour se reconvertir en brasseur
- Les salaires des brasseurs
- Formation : un titre de brasseur officiel
- Témoignage d’un reconverti : Benjamin Gauffre, 38 ans, fondateur de la brasserie Petite Couronne, Gennevilliers (92)
- Bonus : un peu d'humour de recruteur zythophile* 😉
Ils témoignent
- Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France
- Emmanuel Gillard, auteur de « La bière en France » (2022)
- Benjamin Gauffre, ex-cadre reconverti, fondateur de la brasserie Petite Couronne (92)
Qui recrute ?
En France, il se monte à peu près une brasserie supplémentaire chaque jour. Non, vous ne rêvez pas.

A date, j'ai recensé 2342 brasseries, qui emploient directement environ 8000 personnes.Emmanuel Gillard, biérologue
Il s’agit essentiellement de structures unipersonnelles. Autrement dit de néo-brasseurs qui lancent leur petite affaire localement. Souvent d’abord dans leur garage et, si la levure pousse bien, investissent dans un local pour brasser davantage d’hectolitres.
« En 2020, le nombre de salariés de la filière a augmenté de 9% (créations nettes). En 2021, on estime à 600 créations nettes d’emplois. En 2022, on se situera peut-être un peu en dessous de ces 9% mais le marché reste très dynamique et attractif », insiste Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France. En 8 ans, la consommation de bière en France est passée de 31 à 34 litres par habitant par an. « C’est le deuxième chiffre le plus bas d’Europe. Mais c’est le seul alcool dont les parts de marché augmentent en ce moment. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si certains investissements sont portés par des acteurs du vin », analyse Emmanuel Gillard, auteur de « La bière en France » (2022).
Les postes à pourvoir dans les brasseries artisanales
Ces structures recherchent évidemment
- des brasseurs (des jobs hyper physiques)
- des commerciaux pour convaincre les acteurs de la grande distribution et de l’hôtellerie-restauration de référencer leurs productions
et selon la taille des brasseries, il leur faut également recruter des profils
- de spécialistes en supply chain afin d'optimiser la chaîne logistique, depuis la production jusqu'à la livraison
- et des experts en transports

Les brasseries artisanales publient rarement des offres d'emploi à la différence des autres brasseries (Brasserie Licorne, Heineken,...) qui font connaître leurs postes vacants par ce moyen :
Retrouvez les offres d'emploi publiées par des brasseries
Les qualités requises pour se reconvertir en brasseur
C’est avant tout un métier passion. Donc évidemment, il faut aimer la bière pour se lancer dans cette activité. Il faut également beaucoup de courage et de force physique car si vous bossez seul ce sera à vous de porter les sacs de malt, d’orge, les caisses ou les fûts de bière. « C’est aussi un métier technique. Il va vous falloir entretenir les cuves, réparer le matériel, etc. Et un job en lien avec la chimie car basée sur la fermentation. Sans oublier toute la partie commercialisation et communication », souligne Emmanuel Gillard. Et puis, c’est aussi un métier ancré dans un territoire.
Le profil type du néo-brasseur artisanal ?
Beaucoup de cadres désabusés par le système qui souhaitent un boulot plus concret où ils produisent les choses de A à Z. En moyenne, ils ont 35 ans, diplômés de grandes écoles et profitent de ce projet de reconversion professionnelle pour quitter les grandes villes et s’installer dans des territoires plus ruraux.Emmanuel Gillard, auteur de « La bière en France » (2022).
Niveau compétences, inutile (ou en tout cas pas indispensable) d’être ingénieur agronome. De nombreuses formations cohabitent pour se former techniquement au métier de brasseur (voir encadré). Avoir une expérience passée dans la grande distribution peut évidemment aider dans les négociations avec les acheteurs. Mais là encore, rien d’obligatoire.

Plus de la moitié des nouveaux brasseurs sont issus des secteurs de l’informatique, de la formation ou encore du bâtiment.Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France
Les salaires des brasseurs

Sur le sujet, autant dire que personne n’a voulu se faire mousser ! Tout juste apprendra-t-on qu’un brasseur en solo va devoir produire entre 250 et 300 hl par an pour se dégager un salaire du niveau du smic. « Mais on a toujours la possibilité de passer pas mal de frais sur notre société, donc on a au final un niveau de vie correct », précise un brasseur anonyme.
Formation : un titre de brasseur officiel
Même si rien ne vous oblige à vous former avant de vous lancer comme brasseur, sachez qu’il s’agit d’un métier hyper technique nécessitant une bonne maîtrise (entre autres) des processus chimiques de fermentation. Une cuvée ratée et c’est une partie de votre CA qui s’envole. Pour combler le vide laissé par la disparation du CAP d’opérateur de brasserie dans les années 80, les deux organisations professionnelles (Brasseurs de France et le Syndicat National des Brasseurs Indépendants) ont œuvré à l’élaboration d’un titre officiel de brasseur. Une formation de 7 semaines brassant théorie et pratique.
Témoignage d’un reconverti : Benjamin Gauffre, 38 ans, fondateur de la brasserie Petite Couronne, Gennevilliers (92)
Découvrir le témoignage complet de Benjamin dans cet article :
Bonus : un peu d'humour de recruteur zythophile* 😉
Vu dans une annonce publiée sur Cadremploi :
* zythophile ou bierophile : amateur de bières

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.