Si certains retrouvent un emploi plus aisément que d’autres, c’est à cause de leurs convictions. C’est ce qu’ont constaté les chercheurs de la chaire "Nouvelles carrières" de NEOMA Business School dans leur étude qui sera publiée le 9 mars 2015 "La compétence à s’orienter : pourquoi certains rebondissent plus vite que d’autres". En interrogeant et analysant le comportement de près de 2 000 cadres, ils ont remarqué que ceux qui peinent à rebondir partagent 4 certitudes. Elles les bloquent dans leurs démarches en les empêchant d’exploiter pleinement leur potentiel.
N°1 : se méprendre sur sa contribution apportée à l’entreprise
« Certaines personnes ont tendance à se concentrer sur l’excellence technique, elles définissent ce qu’on attend d’elles avant tout comme l’utilisation d’un savoir précis dans un domaine d’expertise circonscrit », détaille l’étude. Or la contribution de chacun dépend avant tout de la stratégie de l’entreprise. S’ils ne prennent pas en compte ce paramètre, les chercheurs d’emploi ne parviennent pas adopter la bonne approche pour communiquer sur leur profil. Par exemple, ils oublient de solliciter les compétences acquises hors du cadre professionnel pour valoriser leur candidature.
N°2 : croire que le réseau se limite à ceux que l’on connaît bien
Les cadres en difficulté croient qu’ils « ne peuvent faire confiance qu’à un nombre limité de collègues : ceux qu’ils connaissent depuis longtemps ou avec qui ils ont travaillé de façon étroite », alors que ceux qui rebondissent plus facilement « vont se représenter l’entreprise comme un réseau de partenaires potentiels. Ils vont s’attacher à découvrir les compétences de leurs collègues et à développer des relations équitables avec eux. » Des relations qui pourront s’avérer payantes par la suite.
N°3 : idéaliser une vocation
Certains voient le travail comme un moyen de réaliser une vocation. Sauf que dans un marché de l’emploi très concurrentiel, ça peut s’avérer compliqué... Cela n’empêche pas certains candidats d’avoir des compétences qui pourraient être utiles dans un secteur qui recrute. « Pour être capable de se le dire, il faut parfois renoncer à cette idée de vocation et être ouvert à d’autres solutions, dans lesquelles on pourrait s’épanouir tout autant », considère Jean Pralong, responsable de la chaire.
N°4 : penser que le marché du travail n’a aucune logique
Autre certitude bloquante : penser que le marché du travail est "mystique". « Certains se sentent en insécurité face au marché du travail. Ils le considèrent comme aléatoire et irrationnel », décrit l’étude. Résultat, ils sont incapables de s’y adapter. Au lieu de diversifier leurs projets en fonction des besoins des entreprises, ils vont s’acharner dans une voie, qui n’est peut-être pas du tout en accord avec les attentes du marché.
Des certutides bien ancrées qui peuvent changer par l’action Le problème, c’est que ces croyances ne sont pas faciles à endiguer. Elles reposent sur les schémas cognitifs de chacun, des connaissances mémorisées au cours des expériences sa vie. Or ces dernières « constituent la compréhension qu’un individu a de lui-même, du monde et des autres », précise l’étude. Pour les faire changer, « la seule chose à faire, c’est de changer par la pratique, indique Jean Pralong. Par exemple, si vous êtes convaincu que faire une candidature spontanée dans la boîte de vos rêves ne servira à rien, il faut le faire ! » Il n’y a que comme ça que l’on peut modifier ces a priori qui empêchent de rebondir rapidement. |

Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.