6 cadres sur 10 pensent exercer plusieurs activités dans 10 ans

Sylvia Di Pasquale

Les cols blancs sont plus convaincus de l’évolution du travail dans la décennie à venir que l’ensemble des salariés. Le « slashing » ou pluri-activité fait son chemin dans les mentalités.
6 cadres sur 10 pensent exercer plusieurs activités dans 10 ans

Tous « slasheurs »  en 2027 ?  Dans une récente étude* Ipsos pour l’événement Revolution@Work, 60 % des managers et ingénieurs français pensent qu’exercer plusieurs activités en parallèle deviendra la norme dans 10 ans. Mais ils sont plus circonspects que leurs boss. Car, étonnamment, ceux qui consacrent aujourd’hui le plus de temps à leur unique activité professionnelle sont aussi les plus convaincus de la pluriactivité à venir. Les cadres dirigeants hexagonaux sont près de 68 % à l’envisager.

S’épanouir dans la pluriactivité ?

Une spécificité loin d’être franco-française, puisque les patrons convaincus de cette multiplication des professions plurielles sont encore plus nombreux aux US. Seuls les Néerlandais interrogés se déclarent légèrement plus sceptiques.

Mais le slashing n’est pas la seule évolution envisagée par les sondés du haut de la pyramide. Les outils de travail, l’organisation et le contrat de travail devraient, selon eux, grandement évoluer d’ici 10 ans. Ce qui n’empêche pas les cadres français de rester sereins. Du moins une majorité d’entre eux. D’ici une décennie, 6 managers sur 10 pensent continuer à s’épanouir dans leur travail. Les dirigeants partageant cette opinion sont un peu plus nombreux (7 sur 10) à se montrer optimistes en la matière. Un tiers d’enthousiastes s’attend même à une expérience plus épanouissante qu’aujourd’hui.

>> Lire aussi notre dossier : Slasheurs, qui sont ces nouveaux travailleurs multitâches ?

Des motifs de satisfaction mais aussi d’inquiétude

La foi en l’avenir a un dieu : le numérique. Et dans ce domaine, les cadres se révèlent 3 fois plus confiants que les ouvriers. Car les premiers voient dans la digitalisation une organisation du travail plus souple, une flexibilité horaire accrue et la démocratisation du télétravail. Une nouvelle liberté vécue différemment selon que l’on soit cadre dirigeant ou simple manager. 1 dirigeant sur 4 pense obtenir plus d’autonomie à l’avenir, contre 1 cadre moyen sur 5 seulement. Diriger son équipe de chez soi ne convainct pas tout le monde.

Reste que les bienfaits des nouvelles technologies suscitent autant d’espoirs que d’inquiétude. A commencer par les craintes sur les conditions de travail et l’assouplissement des règles et du code de ce même travail.  36 % des managers et 34 % de leurs boss ont peur de perdre en sécurité de l’emploi offerte par le système actuel. Environ 1 cadre sur 4 redoute un stress accru au bureau, mais aussi une pression accrue sur les salaires et d’une déshumanisation des relations entre collègues. Quand 1 cadre sur 5 redoute de ne plus pouvoir se déconnecter.

Les DRH ont décidément du pain sur la planche pour accompagner ces révolutions en préservant la confiance des salariés, mère nourricière de l’engagement.

*Etude menée en septembre 2017 par Ipsos en France, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis. L’institut a interrogé un échantillon de 1.000 salariés français (méthode des quotas). Les résultats de ce 2e baromètre Revolution@Work ont été publiés le 21 novembre 2017. Nous traitons ici un extrait de l’étude, tenant compte uniquement des réponses faites par les cadres, à savoir par les managers/ingénieurs d’un côté et les dirigeants/cadres supérieurs de l’autre.

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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