7% des cadres se droguent sur leur lieu de travail

Michel Holtz

Silence. Personne n'en parle. Aucune entreprise, pas la moindre organisation professionnelle ne prend en compte la consommation de drogues par les cadres sur leur lieu de travail. Au mois de mai, un avis de la CCNE (Comité consultatif national d'éthique) s'en est inquiété. Et, ces jours-ci, un médecin chef de l'hôpital Marmottan à Paris revient sur cette omerta.

Ils seraient 7% de cols blancs à consommer des substances illicites au boulot. Un chiffre qui passe même à 18% en ce qui concerne l'utilisation de médicaments psychotropes. Enorme. En cause, pour le docteur Marc Valleur, interviewé par capital.fr : « l'augmentation du stress dans l'entreprise », évidemment.

Mais le médecin fait la distinction entre deux types de drogues au bureau : « Les substances dites de "détente", comme le cannabis ou l'alcool, auxquelles les cadres recourent pour supporter ce stress, et les amphétamines ou la cocaïne, qui sont utilisées pour augmenter la performance. ». Et ce sont ces dernières qui seraient en augmentation depuis dix ans. « Auparavant limité aux chefs d'entreprise et aux cadres "sup sup", l'usage de la cocaïne s'est étendu, en dix ans, à l'ensemble des managers. En cause : la pression croissante sur les objectifs. »

Une petite ligne pour rester dans les clous qui serait davantage l'apanage des hommes, toujours selon le médecin-chef de Marmottan, pour qui les femmes seraient plutôt addicts à l'alcool et aux médicaments, ce qui ne vaut guère mieux.

Evidemment, cette prise de substances illicites reste un énorme tabou dans le monde du travail. On imagine encore très mal une entreprise dont l'image doit forcément respirer la bonne santé, avouer que 7% de ses managers se dopent. Et plus l'image qu'elle renvoie s'éloigne de la vérité, « plus il est difficile pour les salariés d'oser en parler », conclut Marc Valleur.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

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