8 choses à savoir sur le recrutement des cadres en 2014

Elodie Buzaud

On le croyait opaque, ultra-sélectif et reposant avant tout sur le réseau… Que nenni ! La dernière étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) apporte un nouvel éclairage sur les pratiques des entreprises pour le recrutement des cadres. Voici les 8 points à retenir.

1 – Pour recruter, 8 entreprises sur 10 publient une offre d’emploi

Inutiles, les offres d’emploi ? L’édition 2014 de l’étude sourcing de l’Apec nous démontre largement le contraire. D’une part, 8 entreprises sur 10 publient des offres d’emploi, ce qui fait d’elles le premier moyen de sourcing pour les boîtes à la recherche de cadres. D’autre part, c’est le moyen de recrutement le plus efficace : dans 50 % des embauches, la nouvelle recrue a répondu à une annonce. Ce n’est cependant pas le seul canal de recrutement. En moyenne, les entreprises en sollicitent 4 : les offres, les candidatures spontanées, le réseau, la cooptation. Dans les entreprises de plus de 1 000 salariés, les recruteurs comptent, en plus, sur leur vivier (anciens stagiaires, CDD, intérimaires, etc.).

L’IT touché par les offres d’emploi bidons

Dans le secteur informatique, il y a pléthore d’offres, pour un peu moins de postes. Certaines entreprises de services numériques (ex-SSII) en diffusent par anticipation du marché. Il n’y a donc, pas toujours, de recrutement à la clé.

 

2 – Les réseaux sociaux intéressent de moins en moins pour recruter

Pour la première fois depuis 6 ans, les entreprises sont moins nombreuses à miser sur les réseaux sociaux pour dénicher des talents. Seules 22 % d’entre elles les utilisent pour leurs recrutements (alors qu’elles sont 82 % à avoir recours aux offres d’emploi), et elles ne sont que 12 % à considérer les réseaux comme efficaces pour trouver des candidatures pertinentes. Ces réseaux sociaux professionnels sont « vraisemblablement jugés très chronophages par les recruteurs par rapport aux autres moyens pour identifier directement les candidats », explique l’Apec.

En revanche, les employeurs français exploitent les réseaux sociaux professionnels lorsqu’ils recherchent des informations sur un candidat déjà identifié. Elles sont 2 entreprises sur 10 à "googliser" les candidats. « Il est donc important pour le candidat de maintenir à jour les informations de son profil sur les sites de réseaux sociaux », rappelle l’Apec.

 

3 – 1/3 des entreprises font appel à un intermédiaire

Les candidats qui refusent de répondre aux offres d’emploi publiées par les cabinets de recrutement doivent savoir qu’ils se coupent d’une part importante du marché. Un tiers des entreprises fait appel à ces intermédiaires. Un chiffre encore plus important dans l’industrie (automobile-aéronautique-mécanique) et le commerce. Les cabinets de chasse, quant à eux, sont sollicités par 7 % des entreprises, souvent pour recruter des cadres dirigeants (profils rares, bien souvent déjà en poste). « C’est un moyen pour les entreprises de garantir la confidentialité du recrutement et d’atteindre des candidats de haut niveau, auxquels elles ne peuvent pas accéder via des moyens classiques », précise l’Apec.

 

4 – Le marché caché ne représente que 8 % des recrutements

Le fameux « marché caché » de l’emploi cadre, celui qui se passe d’offres d’emploi et ne joue que sur le réseau, la cooptation et la chasse, est bien moins gros qu’on le croit. Il ne représente que 8 % des recrutements. « Mais les moyens de sourcing plus confidentiels, accessibles à un cercle restreint de candidats, restent tout de même à l’origine d’une part importante des recrutements », nuance l’Apec. Surtout pour les dirigeants d’entreprises. Le poids du marché caché y atteint 20 % des recrutements. « Dans cette fonction, l’opacité du marché s’explique sans doute par une volonté de confidentialité, conjuguée à une problématique forte de sécurisation des recrutements via le réseau qui joue le rôle de garant », explique l’Apec.

 

5 - 55 % des entreprises effectuent une présélection téléphonique

Depuis 2010, la présélection téléphonique s’impose de plus en plus comme un passage obligé dans le recrutement. Plus de la moitié des recruteurs le pratiquent. « Face à la multitude des candidatures, les entreprises sont amenées à faire le tri : le téléphone reste donc le premier contact avec les postulants », constate l’Apec. Certaines entreprises appellent le candidat simplement pour vérifier les informations du CV, la disponibilité, la mobilité et les prétentions salariales du candidat, d’autres font passer de vrais entretiens d’embauche téléphoniques. « Elles cherchent à mieux connaître le candidat en posant des questions sur le savoir-être et également s’assurer de sa motivation », explique l’Apec.

 

6 - 1 candidat sur 2 passe au moins un test de recrutement

Les tests de recrutement tendent eux aussi à s’imposer dans le processus d’embauche de cols blancs. Près d’un candidat sur deux en passe au moins un avant d’accéder à un poste. Une pratique plus répandue dans les grandes entreprises (surtout dans les secteurs automobile, aéronautique, mécanique et banque-assurance), et lorsque le recrutement est réalisé par un cabinet. Même si leur efficacité a récemment été mise en cause, la plupart du temps, il s’agit de tests de personnalité, surtout pour des postes de direction et ressources humaines.

 

7 – Dans 40 % des embauches, le candidat embauché est déjà connu de l’entreprise

Même si le marché de l’emploi cadre est assez transparent (8 recrutements /10 faisant l’objet d’une offre d’emploi), le réseau reste déterminant pour trouver un emploi. La preuve : dans 40 % des recrutements, le candidat embauché était déjà connu de l’entreprise. Soit, par un dirigeant ou un salarié. Soit, parce qu’il y avait déjà travaillé (en tant que stagiaire ou ancien salarié) ou encore, parce qu’il s’agit d’une relation client, fournisseur ou qu’il a été recommandé par une personne extérieure à l’entreprise. Ça « renforce la confiance du recruteur ou conforte son choix », explique l’Apec. C’est surtout le cas dans les PME, où les recrutements sont plus souvent délégués aux salariés. Cette situation profite surtout aux candidats âgés de plus de 50 ans : plus de 50 % des seniors recrutés l’ont été par ce biais.

8 - Seules 8 % des candidatures spontanées débouchent sur une embauche

Alors que 60 % des recruteurs épluchent les candidatures spontanées reçues, seules 8 % débouchent sur une embauche. Résultat, les entreprises y ont de moins en moins recours. « Ce moyen de sourcing s’avère particulièrement chronophage pour les recruteurs, qui ne disposent pas nécessairement de ressources suffisantes pour maintenir un vivier de qualité », explique l’Apec.

En résumé, pour être recruté, mieux vaut répondre à une offre d’emploi.

Méthodologie : l’étude Sourcing Cadres, édition 2014, parue le 18 juin et réalisée par l’Apec, se base sur des entretiens téléphoniques menés par la société BVA en février auprès de 1 400 entreprises représentatives du marché privé d’au moins 50 salariés ayant recrutés au moins un cadre en externe entre janvier 2013 et février 2014. 

Elodie Buzaud © Cadremploi

Elodie Buzaud
Elodie Buzaud

Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.

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