Jeunes dip' : comment les candidats à la présidentielle veulent faciliter l'accès au premier emploi

Sylvia Di Pasquale

Les jeunes, en général, ont besoin d’un coup de pouce pour décrocher leur premier emploi. A priori, beaucoup moins les futurs cadres issus des filières du supérieur qui entrent plus rapidement dans la vie active que les non diplômés. Les mesures des 11 présidentiables ne les concerneraient que par ricochet, mais ils profiteraient néanmoins des bootcamps de Jean Lasalle, de l’allocation d’autonomie de Jean-Luc Mélenchon ou de l’interdiction des stages non rémunérés de Philippe Poutou. Tour d’horizon des mesures susceptibles de les aider, prévues par les candidats à la présidentielle 2017.
Jeunes dip' : comment les candidats à la présidentielle veulent faciliter l'accès au premier emploi

Nathalie Arthaud

Créer 6 millions d’emplois pour les jeunes

La candidate de Lutte Ouvrière veut créer 6 millions d’emplois pour les jeunes qui arrivent sur le marché de travail. Pour cela, elle compte imposer la répartition du travail entre tous, sans baisse de salaire. Une répartition qui sera organisée grâce au prélèvement qu’elle veut effectuer sur les profits des grandes entreprises.

Jean Lassalle

Le revenu universel pour les jeunes de 17-25 ans

Il souhaite verser une allocation d’autonomie aux 17-25 ans en formation ou aller vers un revenu minimum garanti universel. Il estime le coût de cette proposition à 8,4 milliards d’euros par an.

Des stages d’été pour découvrir les métiers

Jean Lassalle souhaite orienter l’emploi vers les métiers demandeurs grâce à des stages d’initiation l’été appelé « bootcamp ». Il prévoit d’ouvrir 15 000 places en 2017. Il chiffre cette proposition à hauteur de 16 milliards d’euros par an.

 

Marine Le Pen

Un dispositif premier emploi

L’idée est d’exonérer totalement de charges les entreprises lors de la première embauche d’un jeune de moins de 21 ans pour une durée de deux maximum.

Une idée qui n’est pas neuve. Le think tank l’Institut de l’entreprise pointe le fait que cette proposition n’a en réalité rien de nouveau : « Il peut être considéré que la proposition est d’ores et déjà mise en œuvre au travers de dispositifs existants auprès de la grande majorité des jeunes de moins de 21 ans embauchés pour la première fois. Ces dispositifs correspondent aux allègements généraux de charge au niveau du SMIC ou à son voisinage ainsi qu’aux dispositifs ciblés d’exonérations de charge réservés aux apprentis, aux stagiaires ou aux personnes ayant signé un contrat de professionnalisation. »

Jean-Luc Mélenchon

La nouvelle norme, décrocher un CDI

Les futurs cadres auront plus de chance de se faire embaucher en CDI. Jean-Luc Mélenchon veut le normaliser pour mettre fin à l’augmentation des contrats dit « précaires ». Selon son programme et une étude du Ministère du Travail, 85 % des contrats signés sont des CDD et des missions d’intérims. Pour preuve l’Insee conclut dans une étude Emplois et salaires 2014 : « la probabilité qu’un salarié en CDD ou en intérim occupe un emploi en CDI un an plus tard, ne cesse de diminuer sur une longue période. » Le candidat de la France Insoumise veut inverser la norme en réduisant le nombre de contrats en intérim et les CDD, en mettant en place un quota : pas plus de 10 % de contrats précaires dans les PME, et pas plus de 5 % dans les grandes entreprises.

 

Pas de revenu universel mais une allocation d’autonomie

Les jeunes de 18-25 ans pourront bénéficier d’une allocation d’autonomie de 800 euros, d’une durée de trois ans. Le candidat déclare dans une interview pour Ouest France : « elle évitera aux étudiants de travailler pendant leurs études et leur permettra de se préparer au mieux à l’entrée sur le marché du travail. » Cette aide, financée par la Sécurité sociale professionnelle pourrait concerner les futurs jeunes cadres, sous réserve d’une formation qualifiante et sous condition de ressources. Comment le financer ? Jean-Luc Mélenchon prévoit un financement à hauteur de 24 milliards sur cinq ans pour l’éducation, la culture et la jeunesse et 17 milliards uniquement pour la jeunesse. Mais cette mesure et ce financement ne sont pas très précis selon l’Institut Montaigne, qui propose plusieurs scénarios possibles afin de chiffrer la mesure : « s’il s’agit d’une allocation à destination des jeunes précocement sortis du système éducatif, dans l’esprit de la Garantie jeunes, son coût brut serait de 3,1 Md€ par an. En revanche si l’allocation est ciblée sur les jeunes de 18 à 24 ans dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté, son coût brut serait de 9,6 Md€ par an. Enfin si elle est versée à l’ensemble des jeunes élèves ou étudiants de 18 à 24 ans, pour une durée de trois ans, son coût brut avoisinerait 24 Md€ par an ».

 

Philippe Poutou

Interdiction des stages obligatoires non rémunérés

Philippe Poutou estime que les stages cachent souvent de véritables emplois. Afin de décourager les abus, il compte interdire les stages non rémunérés de façon à permettre aux jeunes de gagner plus rapidement leur vie.

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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