
Ce mois d’août, vous l’attendiez un peu comme le messie. Et une fois les vacances finies, vous devez rentrer.
Alors comme tout aoûtien qui se respecte et qui a gagné son mois d’août à la joute verbale, vous allez préparer minutieusement votre retour et déambuler fièrement dans les couloirs pour montrer vos couleurs orange fuchsia.
Bien sûr, tout sourire aux lèvres, vos collègues juillettistes vont vous accueillir et vous allez devenir pendant un instant le centre d’attention.
Après le café, la vraie vie va reprendre le dessus. Vous allez tenter de reprendre contact avec le monde réel et taper votre mot de passe d’ordinateur 1 fois, puis 2 puis 3, pour finalement essayer en désespoir de cause les 3 premiers chiffres de votre date de naissance, vos initiales avec votre animal totem préféré. Une fois connecté, vous allez vous prendre une vague hawaïenne d’emails en pleine tronche.
Pendant ce temps-là, le juillettiste va se frotter les mains car tous ses emails sont déjà traités, classés et archivés. Au mois d’août, il a pris le temps et a appris l’organigramme par cœur et même augmenté son score à Candy Crush. Vous, vous allez devoir mobilier vos neurones rapidement. D’ailleurs pour vous le rappeler, il va vous transférer une flopée d’emails avec un gentil mot : « Pour ton info, bonne journée », qu’il accompagnera d’un rictus faussement compatissant.
Mais pourquoi les juillettistes sont si sournois ? Parce que les absents ont toujours tort et vous devez payer pour votre bon temps.
Alors ne vous laissez pas abattre comme un lapin dès la rentrée. Démasquez ces juillettistes culottés et pâlichons.
Imposez-vous, montrez vos marques de soleil durement acquises, saupoudrez de sable leur bureau et surtout revendiquez fièrement votre droit à rester heureux et à rentrer en douceur.
Si vous avez l’âme d’un provocateur, prolonger vos défilés couloirs jusqu’à l’automne. Mais attention la rancœur du juillettiste peut se réveiller aux congés de Noël. Prudence.
