Après une naissance, 12% des hommes et 50 % des femmes réduisent leur activité

Nathalie Alonso

Une étude de l'Insee publiée mardi vient confirmer l'immense fossé qui sépare hommes et femmes dans la conciliation de la parentalité et de la vie professionnelle. Les chiffres sont édifiants : en France, plus de la moitié des mères d'enfants de moins de 8 ans réduit ou cesse temporairement son activité au-delà d'un mois après le congé maternité. Contre seulement un père sur neuf (12 %), au-delà du congé paternité qui ne s’étend que sur 11 jours indemnisés.

Les femmes modifient en général leur temps de travail dans le cadre du congé parental, également ouvert aux hommes, qui sans surprise, ne sont guère séduits par l'idée. Parmi les parents qui n'ont pas opté pour le congé parental à temps plein, 46 % des pères ont déclaré que ça ne les intéressait pas a priori contre 25 % des mères.

Le congé parental nuit à la carrière, selon les hommes

Les parents qui l'ont envisagé et qui ont finalement renoncé ont indiqué que cela aurait pu "causer des problèmes dans (leur) travail ou pour (leur) carrière", raison deux fois plus souvent invoquée par les hommes (30%) que leur épouse (16%). Si ces craintes sont également partagées par les femmes, elles le sont davantage chez les titulaires d'un bac+2 et plus (19%) que chez les mères n'ayant pas le bac (11%). Les employées ou ouvrières sont plus enclines à cesser leur activité (43%) que les femmes cadres et de professions intermédiaires (31%).

Globalement le choix d’un congé parental à temps plein, souvent opéré avant la naissance, est considéré comme "un bien pour l’enfant" par neuf mères sur dix. Cette solution peut être subie : 33% affirment qu'elle a été préférée à un autre mode de garde jugé trop cher. Autres raisons invoquées : l’incompatibilité entre les horaires de travail et les horaires des services d’accueil (17 %) et l’absence de solution de garde à proximité (17 %).

Le gouvernement a annoncé début juin une réforme du congé parental pour favoriser un meilleur partage entre les pères et les mères. Ce congé sera raccourci de trois à deux ans et demi pour un parent, les six mois restants ne pouvant être pris que par l'autre parent.

Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

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