Auto-entrepreneurs : peu de chiffre et peu d'affaires

Michel Holtz

Les auto entrepreneurs ne sont pas des Carlos Ghosn en puissance, malgré les 30% de baisse de son salaire annoncés. Selon l’Acoss, qui vient de livrer ses statistiques arrêtées fin février, ils ne sont que 6,1% à avoir déclaré plus de 7 500 euros de chiffres d’affaires au cours du quatrième trimestre 2012. C’est peu. Selon ce bilan de la caisse nationale des Urssaf qui collecte leurs cotisations, ils ne seraient que 51 000 professionnels en France à dépasser le salaire moyen hexagonal, qui atteint, selon l’Insee, un peu plus de 2 275 euros mensuels par foyer. Ils ne sont que 26 000 à pouvoir se flatter de déclarer plus de 10 000 euros sur cette même période, des chanceux que l’on retrouve dans des secteurs comme l’hébergement (chambres d’hôtes et gîtes), la restauration ou la construction. Et c’est justement dans ce dernier secteur que les artisans classiques sont les plus remontés contre leurs collègues auto entrepreneurs.

A l’inverse, ils sont 51,2% à ne pas avoir déclaré le moindre centime en cette fin d’année 2012. Un chiffre qui explique le nombre ultra élevé de radiations au cours de l’année 2012. C’est qu’après 24 mois d’inactivité totale, les auto entrepreneurs sont automatiquement rayés de ce régime particulier. Même punition pour ceux qui dépasse le chiffre d’affaires maximum, fixé à 81 500 euros pour les activités de commerce et 32 600 euros pour les prestations de service : ils sont automatiquement intégrés au régime d’entreprise individuelle classique.

Cette difficulté des auto entrepreneurs à vivre de leur auto entreprise explique-t-elle la baisse du boom des affiliations constatée l’an passé ? Seuls 2% d’inscrits supplémentaires ont été comptabilisés par l’Acoss, après la période d’explosion de ce régime en vigueur depuis 2010. Peut-être que, contrairement aux deux années précédentes, ce statut a trouvé sa vitesse de croisière, avec ses 895 000 « administrativement » actifs. Une activité administrative n’étant pas toujours une activité réelle. Loin s’en faut.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

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