Avec l’opération Phénix, 9 grandes entreprises recrutent hors des sentiers battus

Quentin Velluet

Les jeunes diplômés en Lettres, Sciences Humaines ou Sciences n’ont pas tous le réflexe de se tourner vers les grandes entreprises pour trouver un emploi. Pourtant ces profils plaisent, ce qui n’a pas échappé à l’opération Phénix, qui chaque année, invite ces candidats à rencontrer des recruteurs bien décidés à embaucher.
Avec l’opération Phénix, 9 grandes entreprises recrutent hors des sentiers battus

Un archéologue qui travaille dans une banque. L’idée vous paraît absurde ? Elle ne l’est pas pour les entreprises partenaires de l’opération Phénix, un événement qui promeut l’intégration des jeunes diplômés issus de filières de recherches universitaire, au sein de grandes entreprises. La BRED, HSBC, Ipsos, L’Oréal, PwC et Vinci proposent pour la 10ᵉ édition, une trentaine de postes en CDD ou CDI. L’initiative ne sera pas pour déplaire aux étudiants et jeunes diplômés en Sciences Humaines ou en Lettres qui sont seulement 54 % et 44 % à être insérés dans un emploi stable* dans les 18 mois qui suivent la fin de leur cursus. Un chiffre à la traîne comparé à d’autres formations professionnalisantes dans les filières scientifiques (65 %) ou juridiques et économiques (64 %).

Un regard neuf sur l’entreprise

Mais les décideurs ont pris conscience de l’intérêt de ce type de profil : « Les directions générales et RH ont besoin de collaborateurs avec une vision fraîche de l’entreprise », déclare Thibault Saguez, ancien bénéficiaire du programme, qui coordonne l’opération Phénix depuis 2015 en parallèle de son poste de manager chez PwC. « Ces profils ne sont pas formatés comme peuvent l’être des candidats issus d’écoles de commerce, de management ou d’ingénieurs. Ils disposent d’un esprit de synthèse et d’une grande autonomie héritée de leur parcours universitaire », ajoute-t-il.

HSBC est fidèle à l’opération depuis le début. Grâce elle, la banque a embauché une vingtaine de personnes qui occupent aujourd’hui des postes au réseau commercial ou sur des activités de back office. Seules deux sont parties depuis 2006, dont l’une, au bout de six ans. « Nos directeurs d’agences nous confient que la capacité d’étonnement de ce type de collaborateurs sur certaines facettes du métier permet d’enrichir leur propre réflexion », relève Myrtille Boulez, directrice du recrutement pour la banque en France.

Un contrat de travail avec un an d’apprentissage

Depuis sa création, l’initiative a bénéficié à plus de 200 jeunes diplômés. En 2015, 30 postes étaient à pourvoir pour 300 candidats : « Nous voulons monter en puissance cette année en proposant le double », assure Thibault Saguez. Pour s’inscrire, les candidats diplômés en 2014, 2015 ou 2016 peuvent envoyer à partir du 13 avril 2016, un CV et une lettre de motivation directement sur la page Facebook de l’événement : « La démarche est classique, le candidat envoie sa lettre de motivation et son CV. Les inscriptions se clôturent fin mai, date à laquelle une première sélection est faite par les entreprises. Ensuite, le processus de recrutement interne aux entreprises reprend ses droits », détaille le coordinateur de l’opération.

Une fois le CDD ou le CDI signé, les candidats effectuent automatiquement leur première année en contrat de professionnalisation, pendant laquelle ils suivent le master Métiers de l’entreprise de l’université Paris-Sorbonne en formation continue. « C’est une sorte de prépa accélérée, destinée à les familiariser avec le fonctionnement d’une entreprise. Le cursus comprend de la théorie (compta, stratégie d’entreprise, microéconomie, ressources humaines) et de l’opérationnel (gestion du temps, prise de parole, outils informatiques…) », explique le coordinateur. De quoi reconvertir en douceur des profils parfois contraints d’abandonner leurs premières amours.

 

* Enquête sur l’insertion professionnelle des diplômés 2012 de l’université, publiée en 2015 par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

Quentin Velluet
Quentin Velluet

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