Bien-être “mania” : ce que les entreprises testent pour chouchouter leurs salariés

Imene Besbes

[Reportage] Le bien-être au travail obsède les entreprises. Cocon de repos high tech, session de digital detox, rire thérapie ... Plusieurs ateliers de démonstration ont eu lieu ces derniers mois où les chief happiness officers ont pu faire leur marché pour redonner – voire donner – le smile aux salariés. Cadremploi y était et a questionné l’efficacité de ces dispositifs.
Bien-être “mania” : ce que les entreprises testent pour chouchouter leurs salariés

Des technologies pour vous emmener au 7e ciel

Ils ont rendez-vous dans “Le nuage”... Cette cabine de régénération créée par la start-up Vital Tech. Une fois allongé, les pieds surélevés et le poids du corps réparti de façon homogène, des infrarouges réchauffent le corps. Une lumière tamisée et une petite musique, façon salon de beauté, créent une ambiance cocooning. Cet espace d'infrathérapie promet de requinquer un être humain en 20 minutes. Les cobayes travaillent au cancéropôle Gustave Roussy. Ils vont et viennent toutes les vingt minutes dans le local de la concierge. Le hic, c’est qu'un parking est juste à côté et que la cabine n’est pas isolée... “Le nuage étant placé dans la conciergerie, il y a trop de bruits et de lumière. Et avec cette chaleur, j’aurais plus besoin de frais” témoigne une salarié. Cette cabine high tech ne fait pas l’unanimité mais la psychologue du travail a tout de même constaté qu’elle a un effet bénéfique pour le personnel de nuit. 

[PODCAST] : Elle sort du nuage et raconte...

“Le travail est un formidable lien social et il faut l’entretenir”

Un peu plus haut dans Paris, à l’espace Grands Voisins, plusieurs responsables RH de grands groupes sont venus participer à une journée test organisée par les Ateliers Durables. Un collectif qui vend des solutions pour renforcer le bien-être en entreprise. Leur truc à eux, ce n’est pas la tech mais l’humain. “Le travail est un formidable lien social et il faut l’entretenir” clame le fondateur, Benjamin Combes.

Il prône le collectif, mais pas au dépend de l’individu. L'objectif : permettre aux collaborateurs de se ressourcer. Plusieurs ateliers permettent de tester la digital detox, les techniques de concentration au travail, la régulation émotionnelle, des outils de communication…  Rien de révolutionnaire donc mais un retour aux basiques revendiqué. La psychologie positive en particulier a cartonné auprès des entreprises. Aucun RH présent n’a accepté de témoigner. De peur de dévoiler les problèmes qu'ils cherchent à résoudre ? Ou pour ne pas éventer les surprises qui vous attendent à la rentrée sans doute...

Des solutions court-termistes

Le défaut de la tech’ appliquée au bien-être ? Elle ne traite pas le fond du problème selon Emmanuelle Charlot, directeur général de Stimulus, un cabinet de conseil spécialisé dans le bien-être et la santé au travail. “Les technologies et les ateliers courts formats vont éliminer des symptômes durant un temps donné. Pour que l'impact soit permanent, il faut trouver les facteurs de risques qui ont des conséquences sur les salariés” tranche-t-il. Chez Stimulus, on bosse “à l’ancienne”, sans technologies, en se basant sur des techniques prouvées par des études scientifiques. Pour déceler les maux, il demande aux collaborateurs de vivre une journée type de travail. Ainsi, il pointera du doigt la source de la maladie. Car des causes, il y en a autant qu’il y a d’entreprises. Des problèmes de management, d’organisations, les locaux, un manque de sens, d’objectif pour les collaborateurs ou encore une mauvaise communication... 

Les solutions sont variées, mais encore faut-il que les bonnes questions soient posées pour améliorer la qualité de vie au travail et comme le rappelle Emmanuelle Charlot, "le bien-être, on en parle aussi parce qu'il est devenu un business ".

Imene Besbes
Imene Besbes

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